Vox Belarus, chœur slave

Vox Belarus, un chœur d'hommes venus de Minsk, a allumé le feu dans la petite église de Pirey. Entre chants liturgiques orthodoxes et chants populaires slaves, une très belle soirée. À une technique vocale parfaite, travaillée depuis de longues années, Vox Belarus ajoute ce supplément d’âme qui fait que, croyants ou incroyants, on ne peut que s’incliner devant tant de beauté. Celles des chants religieux orthodoxes, celle des voix des quatre ténors, des deux barytons, des deux basses, celle de la voix de Vox Belarus.

Les hommes en chasubles noires interprètent des chants de la liturgie orthodoxe.

Jeudi 18 juillet, la petite et jolie église de Pirey était pleine à craquer, pas loin de 170 personnes. Elle recevait le chœur d’hommes venus de Minsk, Vox Belarus. Nous nous attendions à les voir arriver par l’une ou l’autre des portes bleues, situées de chaque côté de l’autel. Il n’en fut rien.

Les huit hommes vêtus de leurs longues chasubles noires ont fait leur entrée par le portail de l’église, ils ont remonté lentement la travée en chantant. Et l’enchantement a commencé. Si le premier titre annonçait que le Christ est ressuscité et que les anges chantent dans le ciel, force est de constater que tant que Vox Belarus a chanté, les anges se sont tus, subjugués eux-aussi. À peine a-t-on entendu quelques froissements d’ailes, ici et là. L’enchantement a continué, non rompu par des applaudissements qui auraient été mal venus, tout au long des onze chants de la première partie de ce concert.

À une technique vocale parfaite, travaillée depuis de longues années, Vox Belarus ajoute ce supplément d’âme qui fait que, croyants ou incroyants, on ne peut que s’incliner devant tant de beauté. Celles des chants religieux orthodoxes, celle des voix des quatre ténors, des deux barytons, des deux basses, celle de la voix de Vox Belarus.

Au dernier chant, tout le monde a regretté que ce moment de… béatitude ? trouve sa fin. Vox Belarus nous avait embarqués dans son univers musical, parfois doux, parfois âpre, parfois violent. La violence des sentiments, pas la violence des actes.

S’il n’y a pas eu d’applaudissements entre les chants – à leur demande – leur prestation a été acclamée, à la fin, par une standing ovation de longue durée.

Il faut reconnaître que le bonheur se lisait dans les yeux des gens ressemblés dans cette église de village.

En deuxième partie, des chants populaires slaves. Changement de costumes, pour des tenues empruntées au folklore slave. Des tenues colorées, chatoyantes, à l’opposé des chasubles noires.

Nouvel enchantement, mais pas de la même nature. Nous ne sommes plus dans le chant religieux, mais dans le chant populaire. Les mêmes voix au service d’un autre monde. Plus terrestre, traversé par des passions humaines. Il y a des « incontournables », dans ce genre de répertoire. Les yeux noirs, par exemple. Vox Belarus a donné l’impression d’une première fois. En cadeau pour la France, Le temps des cerises, interprété en français. Encore un grand moment d’émotion. Et si Kalinka ne figurait pas sur le programme, nous avons eu le plaisir de l’entendre quand même.

Entre chaque chant, des salves d’applaudissements.

Une standing ovation, aussi.

L’habit fait le moine, dit-on. Ou ne fait pas le moine... Nous avons vu ces huit hommes en chasubles noires, puis en costumes folkloriques, puis en vêtements « civils » (jean et tee-shirt), pour une brève interview. À chaque changement de vêtements, un changement d’identité ?

Une certitude quand même. À chaque changement de vêtements, il est resté un fort sentiment de belle humanité.

Jeudi soir, Vox Belarus a allumé le feu, dans la petite église de Pirey !

Grace à Marie-Christine Lassaigne, secrétaire de l’association ALICE, Vox Belarus, malgré la fatigue suite à ce concert et aux 13 autres concerts précédents donnés dans d’autres lieux en France, a accepté de répondre à quelques questions pour Factuel.info. Serena Gentilhomme a servi d’interprète.

Qui est Vox Belarus ?

Ils sont huit hommes, ils viennent de Minsk, en Biélorussie.

Le Bélarus, ou Biélorussie est une ancienne république de l’Union soviétique, indépendante depuis 1991. Minsk, la capitale, compte environ 2 millions d’habitants pour une population totale de 9 millions. En Avril 1986 la catastrophe de Tchernobyl a ruiné ce pays puisque 25% des terres et 25% des populations ont été contaminés, la population souffre encore des graves conséquences de ce tragique événements. Le Bélarus d’aujourd’hui est un pays étonnant qui a conservé les caractéristiques uniques de sa culture particulière et des traditions anciennes. (Plaquette de présentation)

C’est à l’initiative d’une association, l’association ALICE, (Association Ligérienne Inter-Hospitalière Centre Europe) que ce groupe se produit en France.

Ils sont donc huit chanteurs, qui se connaissent depuis 1990.

Quatre ténors.

Yaroslav HOHLOV. Il travaille dans le chœur académique de la radio et télévision nationale du Bélarus.

Viatcheslav EUREMIN. Il est aussi soliste du groupe vocal BELOMIR et se produit souvent en Allemagne.

Vladimir POSNIAK. Il est aussi Maître de chœur du groupe GALANT à l’université d’état du Bélarus. Il fait partie d’un groupe rock célèbre en Biélorussie. J : MORS.

À la question de savoir comment il passe de l’univers du rock, à celui du chant religieux orthodoxe, il répond que ce n’est pas un problème pour lui. Toute musique est bonne à interpréter.

Evgueni LUKOMSKI. Il préside aussi le service d’audio-vidéo de la maison d’édition de l’Exarchat du Bélarus (Église orthodoxe biélorusse). Il fait également partie de l’ensemble « Blagovest » de la maison d’édition de l’Exarchat.

Deux barytons.

Alexander GORDIENKO, est le chef musical de Vox Belarus. Il s’occupe des arrangements des compositions du groupe. Il travaille également dans le chœur académique de la radio et télévision nationale d’État de la République du Bélarus.

Devant l’émotion provoquée par la prestation du groupe, et à la question qui lui est posée de savoir « dans quel état se trouve le chœur quand il chante le religieux », il reconnaît qu’effectivement il éprouve (et ils éprouvent) des sensations particulières. Ils deviennent un tout. Un seul. Il aime faire connaître la musique religieuse orthodoxe.

Ils chantent tous à l’Église, à Minsk. La musique et le lieu où elle s’exprime, sont indissociables.

Serguei JOUROV. Il est aussi Maître de chœur de l’ensemble populaire de folklore de la République de Bélarus : Les musiciens de Kroupitsky.

Deux basses.

Serguei AGRANOVITCH. Il est aussi Maître de chœur du Bolchoï Théâtre, le théâtre national académique de l’Opéra et du Ballet de la République du Bélarus.

Dzianis BAKHREUSKI. Il travaille aussi dans le chœur du Bolchoï Théâtre.

 Ils sont tous diplômés de l’Académie de musique de Minsk. Depuis qu’ils ont fondé le groupe, il n’y a eu que quelques changements dans la composition de leur équipe de copains, attachés à faire découvrir la musique religieuse orthodoxe, les chants populaires également. Lorsqu’ils viennent en France, c’est dans un minibus. Trois jours de voyage.

C’est grâce au militantisme des membres de l’association ALICE, grâce au réseau de solidarité qu’ils ont su tisser, que les chanteurs sont hébergés chez des particuliers. Pas d’hôtels de luxe !

La secrétaire d’ALICE, tient à préciser que le groupe reverse une partie de ses gains français, à l’association qui les soutient depuis l’année 2000.

Leur première représentation a eu lieu en 2001, dans un petit festival près de Roanne.

Bientôt 19 années de contacts ! C’est dire si le lien entre Vox Belarus et ALICE, est fort.

Vox Bélarus se produit aussi en Autriche, en Italie, en Norvège, en Allemagne.

Les « familles d’accueil » que nous avons rencontrées sont unanimes. Les membres de Vox Belarus sont d’une gentillesse extrême. Ce qui fait qu’ils sont reçus depuis des années dans les mêmes familles. Partout où ils se sont produits, succès et émotion étaient au rendez-vous.

Vox Belarus, un chœur d’homme à ne pas manquer quand il reviendra en France !

 

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