Communiqué en réponse à celui des organisations agricoles régionales du 26 mai : « Eleveurs ou loup : le Gouvernement doit choisir »
Loups et éleveurs
Un communiqué, signé par plusieurs organisations régionales du milieux agricole, daté du 26 mai, « réaffirme que la cohabitation entre le loup et l’élevage est impossible et parfaitement illusoire » et vante les bienfaits de l’élevage pour nos contrées. Or tout le monde sait que...
La cohabitation existe déjà
Comment pourrait-il en être autrement, quand on sait que celle-ci existe en France depuis plusieurs décennies, notamment dans les Alpes ? Les résultats constatés y sont clairs : de 2018 à 2022, le nombre d'ovins est le même, celui des actes de prédation lupine diminue (-22%), alors que la population de loups a augmenté (+110%).
Comment pourrait-il en être autrement alors que la mise en œuvre de mesures concrètes de protection commence dans notre territoire ?
Comment pourrait-il en être autrement quand on sait que des citoyens bénévoles se forment pour soutenir et aider gratuitement les éleveurs, soutenus par deux associations installées en Franche-Comté, Ferus et Vigie Jura, toutes deux bénéficiant d'une longue expérience tant française que suisse ?
Comment pourrait-il en être autrement quand nous, éleveurs et naturalistes, réclamons unanimement l'extension au profit des bovins des mesures du Plan National d'Actions Loup dont tous savent qu'il sera opérationnel dès 2024 ?
Comment pourrait-il en être autrement quand les fédérations FNE de Bourgogne Franche-Comté et les éleveurs travaillent déjà ensemble, par exemple, au sein de l'ARB (Agence régionale de la biodiversité) ?
À propos des bienfaits de l’élevage
Si l’élevage structure en effet les paysages de notre région et participe à son activité économique, il est toutefois nécessaire de rappeler qu’il a également de nombreux impacts sur les milieux naturels. En effet, un trop petit nombre d'éleveurs travaillent actuellement avec des méthodes qui respectent l'environnement en réduisant les impacts et se tournent ainsi vers une agriculture pérenne. Beaucoup trop d’élevages locaux actuels, notamment bovins et porcins, continuent d’empoisonner nos rivières
et nos sols à cause des rejets d’effluents et des intrants nécessaires aux plantations destinées à engraisser des cheptels surdimensionnés. L’élevage, tel qu’il est défendu par les tenants de l’éradication du loup, épuise la ressource en eau et détruit la biodiversité ; ce sont des faits scientifiquement avérés.
Enfin, sur le bien-être animal, comment oser encore prétendre qu’il est respecté dans de nombreux élevages où les animaux sont considérés comme des machines ?
France Nature Environnement de Bourgogne Franche-Comté dénonce cet appel à parachever la destruction de la biodiversité par l’éradication du peu de loups présents dans nos départements et affirment que la cohabitation loups-éleveurs est possible, même si cela ne se fera pas sans difficulté et un temps d’adaptation.
Propositions afin de garantir un avenir tant aux éleveurs qu’aux loups :
1. Limiter les dommages aux troupeaux,
2. Valoriser, par une communication adaptée et des échanges d’expériences, le travail difficile d’une majorité d’éleveurs et/ou bergers
3. Maintenir le niveau actuel des aides financières et techniques en faveur des éleveurs
4. Obtenir à terme une population viable de loups
5. Mettre en avant le rôle des meutes de loups dans la régulation des populations d’ongulés sauvages
6. Mettre un terme aux tirs de prélèvements, maintenir la distinction entre tir de défense simple et tir de défense renforcé et favoriser les moyens d’effarouchement.
7. Développer la connaissance sur la l’écologie et la biologie du loup, sur son rôle fondamental dans les écosystèmes
Ces 7 propositions font partie des 41 proposées par un consortium d'associations dont FNE.