Transports publics dans le Grand Besançon : La tarification solidaire plutôt que la gratuité


La FNAUT BFC et l'AUTAB ont pris acte des décisions du conseil communautaire du Grand Besançon du 23 juin sur la tarification du réseau GINKO, à la suite de propositions pas consensuelles  issues du bureau décisionnel, d'un débat respectueux mais pas exempt de clivages et d'un vote complexe qui n'a fait l'objet d'aucun commentaire.

Par média interposé on apprend qu' un comité de pilotage au sein de Grand Besançon Métropole (GBM) est chargé de faire des propositions pour instaurer la gratuité des transports publics au bénéfice des collégiens du Grand Besançon.
Si la gratuité des transports est un engagement programmatique de la majorité municipale de Besançon soutenue par certaines de ses composantes, sa mise en œuvre, même partielle, aurait mérité une concertation plus élargie auprès des usagers, de leurs représentants, des
associations de parents d' élèves et l' avis du conseil de développement participatif de GBM aurait dû être recherché.
Sur le fond la loi a confié aux Régions le transport scolaire depuis 2017, mais les Autorités Organisatrices de Mobilité (AOM) dont GBM, Pays de Montbéliard Agglomération (PMA) et la ville de Pontarlier pour le Doubs doivent exercer cette responsabilité dans leur ressort territorial.
La Région Bourgogne Franche-Comté a fait le choix de la gratuité pour les transports scolaires et par convention verse une compensation financière aux AOM. GBM dans le cadre de la tarification de son réseau GINKO n' a pas mis en place la gratuité du transport scolaire, mais les 4-17 ans bénéficient à travers les abonnements mensuels ou annuels du total accès au réseau GINKO et TER dans le grand Besançon.
La gratuité est effective pour les scolaires dans le réseau EVOLITY de PMA mais limitée à 2 voyages par jour en période scolaire. La gratuité au seul bénéfice des collégiens du Grand Besançon rétablirait une différence de
traitement mais ne serait pas de nature à un transfert modal significatif, les collégiens étant des usagers captifs.
Il est regrettable qu' entre service payant et gratuité, la tarification solidaire soutenue de longue date par la FNAUT BFC et l' AUTAB n' ait pas été étudiée.
Si la tarification sociale existe au sein du réseau GINKO au bénéfice des demandeurs d'emploi, des bénéficiaires de la CMU par exemple, la tarification solidaire vise à mieux prendre en compte le niveau de revenus et la capacité contributive des familles. En fonction du quotient familial déterminé par la Caisse d' Allocations Familiales, de la tranche d' âge des
usagers, des abonnements à tarifs réduits permettent des réductions de 30 à 100%.
Plus de 20 réseaux dont Strasbourg, Bordeaux, Rennes ont choisi ce type de tarification, le réseau DIVIA de Dijon l' applique pour la tranche 5-17 ans avec un coût mensuel de 3 à 13 euros.
Plutôt qu' un débat dogmatique sur la gratuité, son coût qui obère l' indispensable développement des transports publics, doit inciter nos décideurs à s' orienter vers d'autres alternatives dont la tarification solidaire afin de garantir à tous l' accès à la mobilité durable.

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