« La symphonie des arbres » et des violons

Le documentaire de Hans Lukas Hansen suit un luthier à la recherche du bois dont on fait les chefs d’œuvre. Sortie le 15 décembre.

Cet instrument parfait, il veut le fabriquer spécialement pour la virtuose Janine Jansen, musicienne énergique qui joue habituellement sur un Stradivarius, objet précieux qui vaut une fortune. Encore faut-il trouver l’arbre parfait. Auprès de cet arbre, Gaspar serait heureux d’imaginer le violon qu’il taillerait dans ce rare épicéa, mais encore faut-il le dénicher. Dans son traitement, ce documentaire est assez classique, mais son originalité vient du sujet, suivre un luthier à la recherche de l’excellence dans ses pérégrinations.

Il faudra plusieurs années à Gaspar pour arriver à ses fins ; il délègue d’abord la tâche à des intermédiaires, puis se rend à Sarajevo, chez un luthier en Bosnie, rencontre un marchand de bois, se montre maladroit en négociations, arpente les forêts bosniaques encore truffées de mines, crapahute jusqu’à 1200 mètres d’altitude dans un chemin enneigé… Où tout là-haut, il y a bien un arbre, Gaspar croit alors avoir trouvé le bon, mais se refuse finalement à le couper. La ténacité de l’homme au sourire accroché au visage sera récompensée bien plus tard, lorsqu’il est mis sur la piste d’un arbre déjà coupé, un tronc couché sur le sol, caché par quelques branches, comme s’il l’attendait. Il peut alors repartir en Italie avec de grosses bûches dont il fera un violon, un violon tout neuf qui sonnera comme un ancien.

Auprès de son arbre, Gaspar serait heureux d’imaginer le violon qu’il taillerait dans un rare épicéa, mais encore faut-il le dénicher.

C’est une sorte de chasse au trésor que raconte le documentariste norvégien Hans Lukas Hansen dans « La symphonie des arbres », la quête de perfection du maître-luthier Gaspar Bordchardt. Installé avec son épouse à Crémone, la ville de Stradivari, amoureux du son du violon depuis l’enfance, l’artisan a une idée fixe : faire « le violon de sa vie », un instrument qui égalerait en qualité ceux conçus par les grands maîtres il y a trois cents ans. On suit ainsi Gaspar dans son périple, qui le mènera jusqu’en Europe Centrale, dans les Balkans, là où seraient encore cachés quelques érables ondés, vieux de plusieurs centaines d’années, du bois dont on fait les chefs d’œuvre.

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