Le ministre Pap Ndiaye était en visite en Franche-Comté lundi 27 juin. Une délégation des représentants des personnels au Comité Technique Académique (CTA) a été reçue par sa cheffe de cabinet.
L'ensemble des organisations syndicales a mis l'accent sur la crise de recrutement qui frappe tous les métiers de l'éducation ou presque. Pour sortir de cette crise, des mesures sont à leurs yeux nécessaires à la fois au niveau des salaires et des conditions de travail.
En ce qui concerne les salaires, les organisations syndicales ont salué les dernières déclarations du ministre, qui a affirmé vouloir revaloriser les débuts de carrière. mais il n'est pas envisageable que les enseignants qui ont 12 ans d'ancienneté soient alors payés comme les débutants. Les organisations syndicales demandent une hausse du point d'indice des fonctionnaires et une réévaluation de l'ensemble des carrières.
Par ailleurs, demander aux enseignants d'assurer des missions supplémentaires pour gagner plus n'est pas acceptable et ne peut pas être considéré comme une revalorisation.
La cheffe de cabinet a affirmé que les « vraies annonces » arriveraient dans quelques jours car les propos de Pap Ndiaye dans le Parisien avaient été tenus dans le cadre d'une « interview à bâtons rompus ».
Les organisations syndicales ont indiqué que la multiplication des statuts précaires dans l'entrée dans le métier pour pallier le manque de profs n'était pas la solution. L'académie de Besançon est une des seules en France à envisager l'utilisation des AED Prépro comme moyens d'enseignements, alors que ce n'est pas prévu dans leurs statuts, et les organisations syndicales ont déjà demandé l'arbitrage du ministère sur ce point. Il faudrait au contraire recruter plus de titulaires en faisant appel aux listes complémentaires chaque fois que cela est possible.
Au niveau des conditions de travail, une baisse des effectifs des classes et un retour sur les réformes les plus contestées par la profession sont nécessaires : réforme de l'entrée dans le métier qui met les stagiaires à temps plein devant les classes, réforme du lycée qui explose le groupe-classe et complique les emplois du temps, réforme du bac avec le contrôle continu et son calendrier absurde... Les représentants des personnels ont également abordé le sujet des difficultés du métier engendrées par les besoins particuliers non gérés par l'institution qui nécessitent en premier lieu la baisse des effectifs partout et l'abondement de postes RASED dans le premier degré.
Il faudrait également restaurer le lien de confiance entre les enseignants et leur autorité de tutelle en cessant de mettre la profession au pied du mur par des annonces sans concertation et en réinstaurant les commissions paritaires, garantes d'équité et de transparence. L'expérimentation en œuvre dans des écoles marseillaise dont le Président Macron a récemment annoncé la généralisation ne va pas du tout dans le bon sens aux yeux des organisations syndicales puisqu'elle prévoit le recrutement des enseignants par les directrices et directeurs et elle engendre une répartition inégalitaire des moyens. La cheffe de cabinet veut y voir une expérience « co-élaborée » avec les enseignants, qui ne sera étendue que si elle réussit. Elle n'apporte pas de réponse sur les inégalités engendrées alors que les représentants des personnels font remarquer que des moyens ont été prélevés sur les autres écoles. Ils rappellent leur opposition au recrutement par les chefs d'établissement également dans le second degré et leur exigence d'un service public de qualité pour l'ensemble des élèves du territoire.