JOUR 1 – MIMI (69 ans)
Un silence insolite m’a réveillée à 4h. Un silence aussi dense que celui que fabrique la première neige, neige qu’hélas je n’ai pas vue cette année. Oui, j’aime la neige. Son absence signe aussi le dérèglement climatique. Un silence d’habitude espéré parce que franchement, les nuits du centre-ville, si elles ne sont pas percées du bruit des armes, comme à Planoise, sont souvent percées par ce que je ne peux qu’appeler des beuglements, d’hommes plus ou moins avinés, plutôt plus que moins, d’ailleurs. On n’a pas envie d’être une femme dehors, à certaines heures de la nuit, et ce n’est pas normal. Alors, réveillée par le silence, cette fois-ci, je me surprends à le trouver à la fois agréable, à la fois anxiogène. Parce qu’au fur et à mesure que je sors du sommeil, je me rappelle que je suis confinée pour cause de coronavirus.
Dans les chambres du haut de mon appartement, ma fille et ma...
L'accès à l'article intégral est réservé aux abonnés.
Si vous possédez un abonnement connectez-vous
Si vous ne possédez pas d'abonnement:
N'hésitez plus, Abonnez-vous !Pourquoi Factuel.info est payant ?
- C'est un journal indépendant des pouvoirs économiques, financiers et politiques
- Son projet éditorial consiste à publier juste plutôt que juste publier
- C'est un journal participatif en savoir plus