Jean-Paul Jody : «Besançon m’a souri»

Il a la voix grave du fumeur et les yeux rieurs. Jean-Paul Jody aime la rencontre et la découverte. Né à Nantes «il y a longtemps», il a commencé à 11 ans à «écrire des conneries à l'internat», et depuis a «fait 40000 boulots». Le dernier en date, c'est auteur. Pas écrivain, auteur. «Ce qui m'intéresse, c'est raconter des histoires et partager ce que j'apprends...» En résidence à Besançon depuis deux mois, il est l'un des invités du festival Pas Serial s'abstenir.

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Il a la voix grave du fumeur et les yeux rieurs. Jean-Paul Jody aime la rencontre et la découverte. Né à Nantes «il y a longtemps», il a commencé à 11 ans à «écrire des conneries à l'internat», et depuis a «fait 40000 boulots». Le dernier en date, c'est auteur. Pas écrivain, auteur. «Ce qui m'intéresse, c'est raconter des histoires et partager ce que j'apprends. J'écris sur ce que je ne connais pas, je rends ce que j'ai appris...»
Il a vendu des voitures en Afrique et a gardé une fascination pour le continent : «Dans un film de Gainsbourg, quelqu'un dit : l'Afrique, on croit qu'on va se la faire et c'est elle qui vous met...» Il n'est pas allé au Rwanda, mais a écrit dessus pour «d'abord comprendre comment et pourquoi ça [le génocide] s'est passé». Internet permet des enquêtes sans se déplacer. Comme dans La Route de Gakona : «Dans mon roman, il fallait qu'un couple passe clandestinement du Canada en Alaska où se trouve la station de recherche Haarp de l'armée américaine... J'ai demandé que quelqu'un m'aide au Canada et de fil en aiguille, je suis tombé sur des gens faisant des courses de traîneaux sur des rivières gelées qui m'ont décrit le passage...»

Pas Sérial s'abstenir se tient ce week-end à Besançon. Le seizième festival des littératures noires et sociales est un événement culturel de première importance qui invite une vingtaine d'auteurs et entend mettre l'accent sur Marseille, capitale européenne de la culture, et l'enfance de plus en plus touchée par la misère.
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Ce week-end, Jean-Paul Jody revient pour la trois ou quatrième fois au festival Pas Sérial s'abstenir, mais ça fait deux mois qu'il est à Besançon, en résidence d'auteur «j'ai été invité à l'initiative de Pas Sérial s'abstenir et Les Artistes à la campagne sous l'égide du Comité régional du livre et de la région». Le Centre régional du livre le loge dans un studio de la Boucle, moyennant quoi il passe 70% de son temps à son travail personnel d'écriture, et 30% à une institution : «c'est dans ce cadre que j'anime un atelier d'écriture avec des jeunes du Centre départemental de l'enfance». Il reste discret, voire secret sur ce qu'il se passe avec eux. Que leur apporte-t-il ? «Je n'en sais rien... Pour l'un, j'en suis sûr, ça a apporté, il est passé de la contrainte au plaisir : à la fin, il m'a dit "c'est pas assez bien". C'est un marqueur...»
L'atelier d'écriture, c'est une des facettes du travail de Jean-Paul Jody. «On s'expose dans l'écriture, il faut se libérer de ses propres contraintes, des gens n'y arrivent pas car il font des fautes d'orthographe, mais tout le monde fait des fautes. Je ne lis pas ce qu'écrivent les gens, j'écoute, je dis "il faudrait changer ça"... C'est dommage de ne pas écrire simplement car on ne veut pas que quelqu'un d'autre voie nos fautes... Parfois je dis aux gamins : je t'écoute, mais je ne vois pas le film... A la fin de l'atelier, certains me disent : monsieur Jody, j'ai mal à ma tête !» 
Comment voit-il Pas Sérial s'abstenir ? «Il y a pléthore de salons de polar. Celui là est l'un de ceux qui se distinguent, il y a un accueil et une ambiance, les auteurs s'y sentent bien... Thierry [Loew] fait un travail formidable, il a une simplicité à faire les choses, sans stress...» Comment Jean-Paul Jody voit Besançon, la région ? «Je ne peux pas me faire d'idée de la région, Besançon si. En novembre, je suis venu aux Petites fugues, deux semaines pendant lesquelles on envoie des auteurs dans la campagne, je suis allé à Valentigney, au lycée de Valdoie, à Glamondans... Je ne connais pas la ruralité, je n'ai pas réussi à me faire d'idées... Ce que je cherche, c'est une grotte, un endroit où je peux bosser quand je veux, et un lieu de sociabilité. A Besançon, je fréquente deux cafés, le 42 et le Carpediem... Besançon est très accueillante, c'est une ville qui m'a souri».

Invité du festival, Marin Ledun est selon Thierry Loew, «l'un des auteurs de polar les plus excitants du monent». Il est ce vendredi 26 avril à 18h30 à la médiathèque Pierre-Bayle (27 rue de la Répubique) pour une rencontre avec le public.

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