C'est un petit paradis situé à une heure à pied du crêt de Chalam (1545 m) d'où l'on voit pointer le Mont Blanc par dessus la chaïne des Monts-Jura. Surplombant la vallée de la Valserine, il est à deux pas de la Borne au Lion qui marquait la frontière entre la Comté espagnole et la France d'avant 1678, et accueillit un maquis de la Résistance.
« Aussi besoin de me taire »
Amoureux de l'endroit où il vient skier et randonner depuis des années, il n'a pas réfléchi longtemps quand l'opportunité s'est présentée. Changer tout ? Oui et non : « Après mon premier voyage en solitaire, un safari au Zimbabwe, j'ai su que je rencontrerais les gens par mon travail. J'ai fait un métier de parole, mais j'ai aussi besoin d'écouter, de me taire ». Pas si simple avec les flux tendus qui contaminent aussi les média : « Je n'arrivais plus vraiment à rencontrer les gens. Non par incapacité, mais parce que je n'avais plus le temps. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai arrêté. J'ai aussi perdu deux potes en Afghanistan. Je voudrais laisser d'autres traces que des traces de sang... »
Au Berbois, à 1.270 mètres d'altitude, il entend désormais « prendre le temps ». Essayer des choses, voir s'il peut accueillir des handicapés ou des musiciens, tenter des animations à la demande, proposer peut-être des jeux de pistes dans les alpages : « Je verrai ce qui me convient, mais ce qui est sûr, c'est que ça restera un refuge : ce n'est ni un bar ni une brasserie ! »
Pourtant, on y mange, et pas seulement de la tradition comtoise. On y dort : en bat-flanc ou sous un tipi. Et des stages sont organisés.