Couleur 3 par voie hertzienne : ultime tentative

Les amis de la station rock de la Radio suisse romande sont repartis à l'offensive pour qu'elle soit diffusée en Franche-Comté. En attendant, on peut l'écouter en ligne...

couleur3

Une nouvelle offensive vient d'être lancée par l'association Les Amis de Couleur 3. Dix sept ans après l'arrêt pour raisons juridiques de la diffusion hertzienne de la station rock de la RSR, la radio suisse romande, en Franche-Comté, ils ont initié  une nouvelle pétition et ont écrit le 16 avril dernier au maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret. Ils ont demandé le 22 avril à la présidente du Conseil régional, Marie-Guite Dufay, de « relancer le dossier avec [ses] amis politiques, voire même le Président de la République ».

Pour l'heure, ces démarches sont sans résultat et la pétition a recueilli un peu plus d'une centaine de signatures (voir ici). C'est beaucoup moins que les 3000 qui avaient été réunies en 1996 quelques semaines après le retrait par le CSA de l'acceptation de la fréquence qu'il venait d'accorder à Couleur 3 pour diffuser sur Besançon. Ayant répondu à un appel d'offres pour trois fréquences lancé en 1995, Couleur 3 se voyait supplantée par Rires et Chansons. C'est assurément une faute de goût, mais chacun en convient, on ne discute pas les goûts et les couleurs.

Voir sur Wikipédia, le riche historique de la diffusion de Couleur 3 en France, notamment en Haute-Savoie et à Lyon : ici.

Quand en 1997, un nouvel appel d'offres est lancé par le CSA, Couleur 3 postule à nouveau, mais est retoquée pour « insuffisante expérience dans la zone », explique Joël Grappin dans sa récente missive aux élus. Sur le fond, il pose la question de la légitimité culturelle et historique des Francs-Comtois à pouvoir écouter la radio suisse...

Cependant, depuis la fin du siècle dernier, Couleur 3 peut désormais s'entendre sur internet (), ce qui ne pose de problème de réception qu'en voiture... Et relativise l'affirmation selon laquelle « Besançon est cruellement privée de toute information sur nos cousins et amis de Suisse romande ».

En fait, pour inconcevables qu'elles soient pour ceux qui aiment la RSR, et pas seulement Couleur 3, les raisons de son absence des ondes comtoises sont juridiques. C'est ce qu'a rappelé Aurélie Filipetti, lorsqu'elle était encore ministre de la culture et de la communication, dans une lettre à Marie-Guite Dufay en janvier 2014. L'article 40 de la loi Léotard de 1986 interdit aux étrangers à l'Union européenne, donc aux Suisses, de détenir plus de 20% d'une entreprise autorisée à diffuser des programmes radio par voie hertzienne. Et tans pis si la disposition est devenue obsolète avec la radio numérique.

Et tant pis si les conseillers d'alors de la ministre s'étaient trompé de version de la loi. Modifiée en 2007, elle permet aux éditeurs appartenant à 80% aux radiodiffuseurs publics de pays membres du Conseil de l'Europe, dont la Suisse est membre depuis 1963, étrangers d'émettre en France à condition que les 20% restants appartiennent à l'audiovisuel public français. Théoriquement, il ne reste plus qu'à créer une société entre la RSR et Radio-France. Ça ne devrait être très compliqué, les deux entités collaborent régulièrement dans le cadre de programmes francophones avec les Belges et les Québécois. Encore en faudrait-il la volonté, l'envie et les moyens...

Nous avons sollicité l'avis de la Radio suisse romande sur le sujet. Nous compléterons cet article dès que notre appel aura été retourné.

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