Une cérémonie complexe et envoûtante

Jeudi soir au Théâtre de Besançon. La jeune fille et la mort : une chorégraphie de Thomas Lebrun sur la musique de Schubert interprétée par le Quatuor Voce et Benjamin Alunni (baryton).

Morts passés ou en devenir, tous les morts et toutes leurs morts, tous leurs états et toutes leurs tentatives. Trois hommes nus sous la dent d’un animal puis costumés et soucieux de leur élégance, trois femmes chaussées de hauts et fins talons puis pieds nus et veste tombée, et la jeune fille, d’abord sobre dans son jean noir puis débridée dans sa nuisette de soie, noire, les musiciens, le chanteur, les danseurs tous vêtus de noir sur un plateau tout blanc, réunis là pour une cérémonie complexe et envoûtante, le long déploiement de l’inéluctable avec ses répétitions et ses inattendus, un ballet subtil et poignant où la mort n’est pas où on l’attend, elle est juste partout, tout le temps.
La musique de Schubert tisse les rencontres et organise les chocs, le chant ouvre et referme l’histoire. Sept danseurs, trois hommes et trois femmes, un par jour du compte à rebours et le septième c’est elle, le repos éternel. Une chorégraphie rapide et lente, qui se déploie et se referme comme des ailes, des bras qui expliquent des mains qui font et défont sans relâche, des chutes vers le bas et vers le haut et pour finir, dans l’air vibrant de neige, chute de neige noire et douce, les jambes nues de la jeune fille comme des lames qui tranchent, et fauchent. Et puis le calme et le silence. La jeune fille est la mort.

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