Trésors de l’année tchèque à Dijon

Légendes Tchèques. L’orchestre de la Süd West Rünfunk se produisait samedi 7 février à l’auditorium de Dijon, dirigé par Lothar Zagrosek. Passionnant.

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Quelle énergie pour un chef âgé 71 ans !

Lothar Zagrosek, qui a dirigé les plus belles phalanges mondiales, des Wiener Philharmoniker au Royal Concertgebouw d’Amsterdam, proposait un programme passionnant dans un auditorium de Dijon bien peu garni.

Découverte et création

L’orchestre de la SWR est connu pour son implication dans la création contemporaine et c’est avec Endless steps, d’Ondrej Adamek, compositeur tchèque né en 1979, que s’ouvrait ce concert. L’Effet saisissant des six percussionnistes enveloppant l’orchestre avec les mêmes sonorités se conjugue avec les sonorités des cordes utilisant le bois de l’archet. Mystère et alchimie sonore s’épuisent cependant trop vite pour les dix-huit minutes que dure la pièce.

Le compositeur vient saluer avant de laisser la scène au pianiste Olli Mustonen qui nous propose la musique d’un des plus fabuleux pianistes du XXème siècle, Erwin Schulhoff. Virtuose d’exception et compositeur à l’imagination bouillonnante, il fut brisé par le régime nazi et mourut dans le camp de Wülzburg.

La musique de son concerto pour piano qui se nourrit de jazz, d’expressionisme viennois, de folklore tchèque et de cabaret Berlinois nous fait regretter que l’on ne l’entende pas plus régulièrement sur les scènes de concert. C’est une véritable leçon de liberté de ton et d’expression, sans doute naturelle pour un juif, homosexuel, communiste durant ces années là ?

Bohème et Moravie, terres de musique

Après avoir parfois peiné à trouver le bon équilibre en première partie, l’orchestre de la SWR, sans doute plus accoutumé aux micros de la radio qu’aux grands espaces de l’auditorium de Dijon, trouve un son subtil et chatoyant dans la musique de Dvorak.

Ces cinq pièces d’une grande simplicité et d’une grande force d’évocation nous plongent dans l’univers des légendes tchèques. Onirisme, danse et nostalgie se mêlent alors, et la direction de Zagrosek devient véritablement magique

Pour finir la soirée, dans l’épique Tarass Bulba de Léos Janacek, Zagrosek déploie les fastes d’un conteur inspiré maniant avec un égal bonheur couleurs des solos de bois et masses orchestrales imposantes. Le langage direct, passionné, tout en contraste de Janacek est porté par un orchestre totalement engagé.

Puisse l’année tchèque se poursuivre à Dijon avec le même bonheur, elle recèle encore bien des trésors musicaux à goûter.

 

 

 

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