Rolling Saône à Gray : ça roule avec les bénévoles

« C'est pas nous les vedettes », insistent-ils souvent. Les bénévoles du festival Rolling Saône, qui a rassemblé 6000 personnes vendredi soir pour le concert de IAM, n'entendent pas se mettre en avant. Ils contribuent toutefois de façon quasi-professionnelle à la bonne marche d'un événement dont la cheville ouvrière va maintenant se consacrer à sa candidature aux municipales !

Rolling Saône

« C'est pas nous les vedettes », insistent-ils souvent. Les bénévoles du festival Rolling Saône, rencontrés peu avant la dernière mise au point samedi à 16h, n'entendent pas se mettre en avant. Ils contribuent toutefois de façon quasi-professionnelle à la bonne marche de l'événement. Celui-ci aura rassemblé, en plein centre-ville, pour la seule soirée de vendredi, autant de festivaliers que la ville de Gray compte d'habitants (6.000). Christophe Laurençot le président de l'association Rolling Saône leur manifeste sa reconnaissance dès que l'occasion se présente. Pendant cette réunion et « avant la dernière ligne droite », il félicite, motive sans peine des « convaincus » et n'hésite pas à encourager une auto-congratulation sonore. La soirée se terminera le lendemain matin à 2h30 pour le noyau des 70 bénévoles. Les trois journées en auront mobilisé 130.

Marie-France s'est levée à 6h30 pour brasser avec d'autres 525 litres de pâte à gaufres. Elle prépare à présent des dizaines de sandwichs. Isabelle est bénévole pour la quatrième année consécutive : « au stand des gaufres, puis à celui des sandwichs, à la buvette, et cette année de nouveau aux sandwichs ». Avec le sourire elle observe : « le tee-shirt vert du festival est à laver chaque soir, même en plein air il est imprégné des odeurs de cuisine ». Olivier, qui travaille dans une usine de charpentes métalliques de Dampierre sur Salon, ajoute : « même en sortant de la douche on sent encore l'huile de friture ». 

Chaque bénévole aura pu offrir un « pass trois jours » à un proche, un billet d'une soirée pour ceux qui auront réservé un peu moins de leur disponibilité. Bruno est au chalet d'accueil des VIP. Sur la brèche, il répond avec précision et rapidité à toutes les sollicitations. Sportif connu dans le bassin graylois, technicien dans la plasturgie, à l'aise dans les « relations publiques », il semble aussi impliqué qu'un professionnel. Patrick est aussi à l'accueil, au « petit chalet » des ventes sur place. Il ne regrette pas trop de n'avoir rien vu des scènes et des groupes depuis son poste : « musicalement c'est très diversifié, il y en a pour tout le monde ». D'autres membres de sa famille font partie de l'équipe de bénévoles et il se félicite, comme d'autres, de la diversité des publics rencontrés sur les lieux : « vendredi nous avons fait 900 entrées, beaucoup de jeunes venant des quartiers de Besançon pour voir IAM. Il n'y a pas eu de problème. » (voir encadré)

La venue du groupe marseillais de rap IAM aura été une des raisons de la forte affluence de vendredi. Elle aura également suscité quelques inquiétudes dans la petite cité haut-saônoise. Au point que Christophe Laurençot a estimé nécessaire de faire appel dans les tous derniers jours à un escadron de gendarmes mobiles en renfort pour la sécurité. Equipés comme des forces anti-émeutes, leur circulation dans un festival de musique a surpris et ne manque pas d'interroger notre rapport à la sécurité.

Pour cette soirée de samedi, on annonce déjà 4.173 billets en pré-vente à 15h. L'objectif de 13.000 places vendues (500 billets auront été offerts aux différents VIP) est en passe d'être atteint. Gérard est « le plus ancien des bénévoles ». Il a un poste de « commissionnaire », circule entre les techniciens, l'intendance et la direction. Il a vu la première édition en 2007, « dix bénévoles du foyer de jeunes travailleurs, un peu de matos, des spots par ci par là ». Christophe Laurençot alias « Tito », alors président du FJT a pris en main l'édition suivante et installé le festival sous la vaste halle Sauzay. Gérard lui sait gré d'avoir permis « une évolution monumentale mais crescendo » du festival. Il s'interroge donc sur la transition à venir : « Tito va quitter la présidence pour se préparer à sa candidature [au mandat] de maire de la ville dont il est adjoint à l'actuel maire UMP Michel Alliot, rien ne filtre sur l'après. J'ai bien une ou deux idées. Ce sera capital pour la poursuite de cet événement qui met Gray au centre de l'attention pendant quelques jours. »

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