Eve, Francine et Lucie sont sur scène... « Les Touffes qui frisent » défrisent d'emblée la salle avec des canons a capella : « patata doum » et « Rossignols du bois joli »... Le public de La Rodia retient son souffle. Pascal Mathieu arrive, poète lunaire de la nuit sombre... Il avance comme un félin au bord de la scène, au bord d'un poème... « On est domestiqué par des vétérinaires ». « Ton prénom dans ma tronche, et ma tronche trouve ça louche ». Il ne cherche jamais ses mots. Il les trouve et joue avec eux jusqu'à la fin de la nuit s'il le faut. « Il est désir moins le quart ».... « Daisy au zoo ». Il est jeudi moins le quart. Et s'il lui offrait des azalées à Daisy ?
Il récite des poèmes et les mots le récitent. Il jongle avec l'alphabet « Ça n'a aucun intérêt se disent-ils, or tout ce qui se distille a de l'intérêt »... Dans son univers à la Prévert on croise « des témoins de géomètre », « une fille blonde de cheveux », « un crime commis par un Maharadjah ou un maire-adjoint...»
Les mots se délient, se déplient s'enroulent autour de la photo d'un dessert postée sur facebook et pourtant, la solitude...
Rimbaud n'est pas mort. Il clame l'amour dans la nuit, jette des fleurs rouges dans la foule... Et chante encore les rivages à atteindre, les mers lointaines, la beauté telle qu'on l'imagine et la tristesse qu'on refuse, la mélancolie, la révolte aussi avec « le pèse m'écoeure ». « La céleste voute et la terrestre croute ».
Les mots foisonnent. Il les décortique, les met à nu pour en extraire les racines et le suc, la vérité pas bonne à dire ou l'amour à réinventer. Peu importe, l'imaginaire allumé du poète enflamme la salle...
L’imaginaire allumé de Pascal Mathieu
Eve, Francine et Lucie sont sur scène... « Les Touffes qui frisent » défrisent la salle avec des « patata doum » et des « Rossignols du bois joli »... Le public de La Rodia retient son souffle. Pascal Mathieu arrive, poète lunaire de la nuit sombre... Il avance comme un félin au bord de la scène... « On est domestiqué par des vétérinaires ».