Les derniers jours de la Rhodia immortalisés

L'artiste Marion Chombart de Lauwe pose un regard sur les derniers jours de l'ancienne usine de la Rhodiacéta. Avec des dessins, des gravures et des éléments récupérés sur les lieux, les visiteurs sont invités à (re)découvrir « un instant fragile entre deux instants stables ». Jusqu'au 28 juin à la Maison de l'Architecture de Besançon.

 

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L'ancienne usine de la Rhodiacéta, emblématique de Besançon, terminait sa déconstruction en janvier dernier. L'artiste Marion Chombart de Lauwe permet cependant, par ses gravures et dessins, de revoir les derniers jours des bâtiments, « un instant fragile entre deux instants stables ».

Celle-ci travaille principalement avec la gravure laser, et utilise différents supports et matières : le papier évidemment, mais aussi métal, bois, plinthes, des éléments parfois récupérés sur les lieux même dont elle tâche de capter la métamorphose.

Sur l'un des présentoirs de l'exposition, à la manière d'un diptyque mais possédant bien plus de deux faces, un carnet à dessins en accordéon permet de « faire le tour » des bâtiments, à différents moment de la destruction, des premiers échafaudages jusqu'à ce que la Rhodia soit complètement au sol.

Les dessins proposent également plusieurs points de vue sur la Rhodia, au propre comme au figuré : de loin, de près, de l'intérieur, au sein du paysage… Le visiteur peut voir l'ancienne usine au milieu de son décor bisontin : au bord du Doubs, face à la ville ou encore si près de la verdure franc-comtoise.

Certaines représentations montrent ce qu'il restait du bâtiment en même temps que la nature, qui petit à petit « reprend  ses droits » sur le terrain. Ainsi, l'une des représentations immortalise les anciens bureaux délabrés, autour desquels les arbres, sans attendre d'ordre de destruction, ont continué à pousser.

Les dessins ou gravures sont très détaillés, permettant d'apercevoir aussi, ici et là sur les murs, les graffitis qui s'y sont accumulés au fil du temps, semblant parfois lui rendre hommage.

Les œuvres étant souvent en noir et blanc, elles donnent une impression du temps qui passe et qui se fige, à l'inverse des murs désormais détruits. Sur un élément sans doute ramassé sur les lieux, la couleur d'une peinture bleue se fond avec le roux de la rouille.

L'artiste, Marion Chombart de Lauwe, a fait des études à la fois d'anthropologie, de théâtre, de graphisme, de dessin et de gravure. Ce qui lui permet de « capter la complexité d'un monde en perpétuelle mutation » (d'après l'architecte Anne Rolland).

Elle a également travaillé sur l'usine de chauffage urbain de la Villette à Paris, datant des années 60, le château de Romainville du XVIIème siècle, les anciens entrepôts de la chambre de commerce à Pantin de 1929, et l'ancienne fabrique de glace de Nantes, datant des années 20.

L'exposition « Dernières heures des bâtiments » est visible jusqu'au 28 juin, à la Maison de l'Architecture de Besançon, 2 rue de Pontarlier.

L'entrée est libre et gratuite, le lundi, mardi, jeudi, vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 15h et le mercredi de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 17h30

Plus d'informations sur le site de la Maison de l'Architecture.

En attendant la fin des aménagements sur la friche de l'ancienne usine, le Parc des Prés de Vaux.

La Rhodia est tombée ; vive la Rhodia.

 

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