« Le Réveil d’un homme » : sauvé par ses rêves

Aurélia Guillet signe une première mise en scène au festival de caves, en revisitant Dostoïevski grâce à Muller et Perec. Seul en scène Thomas Champeau est convaincant.

le_reveil_dun_homme

La lumière s’allume sur les mains d’un homme au creux desquelles on aperçoit un revolver. L’homme est assis à l’extrémité de la petite scène que constituent deux rangées de spectateurs face à face. A sa gauche une carafe d’eau et un bol. Vêtu d’un grand manteau et coiffé d’un bonnet, il raconte son histoire, une vie, une existence malheureuse : « La vie, la mort, pour moi ça n’a plus aucune importance »…

Il pointe son arme sur sa tempe sans tirer, puis dans sa bouche toujours sans tirer, enfin sur sa poitrine. Tout à coup il s’écroule et s’endort. C’est alors que l’on découvre ses cauchemars dictés par sa culpabilité, à l’image de l’un d’entre eux où il revoit une petite fille qu’il n’a pas aidée, ce qui le tourmente d’autant plus. Au cours de la pièce ses cauchemars se transforment en rêves qui vont lui redonner espoir et goût à la vie.

La mise en scène, par moments décousue, d’Aurélia Guillet sort avec bonheur de l’ordinaire par la disposition du public.  Les spectateurs entourent l’acteur qui par moments se retrouve à quelque centimètre d’eux, Thomas Champeau utilise cette proximité, braque son revolver sur le public, l’éclaire, le fixe du regard.

Seul en scène, le comédien est accompagné par la lumière et la bande-son qui jouent un rôle  essentiel. On entend l’eau ruisseler, le vent souffler, on ressent la misère du logement. Les cauchemars sont dramatisés par des musiques inquiétantes, captivantes.

Le Réveil d’un homme est inspiré de Rêve d’un homme ridicule de Fiodor Dostoïevski, et doit aussi aux écrits de Heiner Müller et Georges Perec.

Plusieurs représentations jusqu'au 10 juin. Voir ici

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !