Le Maroc à l’aube de la Révolution française…

Le dernier livre de l'écrivain bisontin Mustapha Kharmoudi est un étonnant roman historique. Il a inventé le périple d'un jeune interprète français à travers le Maroc pour confronter son regard progressiste aux troubles qui suivent la mort d'un sultan, dans les quelques mois et semaines précédant la Révolution française.

kharmoudi

Le dernier livre de l'écrivain bisontin Mustapha Kharmoudi est un étonnant roman historique. Il a inventé le périple d'un jeune interprète français à travers le Maroc pour confronter son regard progressiste aux troubles qui suivent la mort d'un sultan, dans les quelques mois et semaines précédant la Révolution française. L'humanisme quasi militant du jeune homme est souvent heurté par la brutalité d'une société féodale abondamment décrite par l'auteur qui s'est renseigné aux meilleures sources.
Il a ainsi lu de nombreux récits de voyageurs occidentaux à cette période et aux époques précédentes. Cela lui permet de situer l'action de son roman à un moment bien précis, la fin du règne du sultan Mohamed Ben Abdallah que perturbent ses héritiers engagés dans une sanglante lutte successorale. Il décrit aussi des paysages bien plus verts qu'aujourd'hui, dans un pays certes dix fois moins peuplé. Il fait rentrer le lecteur dans le harem du sultan que soigne un médecin français bougon. Il le fait prisonnier des esclaves mercenaires, rencontrer des captifs servant des années durant, parfois jusqu'à la mort, d'otages des conflits politiques et religieux. Il le rend amoureux, lui sauve plusieurs fois la vie...
Au Libération marocain (www.libe.ma), Kharmoudi explique avoir cherché également à faire oeuvre pédagogique à l'intention des jeunes Marocains qui, pour la plupart, ignorent tout de cette histoire qu'on n'apprend pas : « L'enseignement de mon enfance et de ma jeunesse était une honte », dit-il notamment. « Tout était à la gloire des sultans, et leur succession était presque dans l'ordre divin. Rien sur le peuple, rien sur les tribus dépouillées par les sultans et leurs hommes. Un très ancien proverbe paysan dit : Les sauterelles viennent quelquefois, les sécheresses souvent, les pachas toujours ».

 

« Maroc, voyage dans les royaumes perdus », chez L'Harmattan, 201 pages, 20 euros. 

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