L’Arbo et l’Arb’OH d’Arc-sous-Montenot

Il était une fois un bistrot qui risquait de fermer car ses patrons partaient à la retraite. Pour éviter que la licence ne soit perdue à jamais pour Arc-sous-Montenot, une bande de copains la racheta pour 5 000 francs, c’était il y a vingt-cinq ans. « On a ouvert chaque dimanche après la messe », se souvient Henri Perrot-Minot, 78 ans, ancien président de la coopérative de fromagerie. « On tenait le café à tour de rôle toutes les cinq ou six semaines, ça ramenait du monde et des sous », ajoute Gérard Coquard, son gendre et successeur.

La licence a depuis été revendue aux patrons de ce qui est aujourd’hui le café-restaurant « Chez Lolo et Val ».

Le plus remarquable, c’est que le rachat de la licence a provoqué la constitution de l’ARC, l’Association rurale et culturelle. Elle fait vivre, encore aujourd’hui, des activités au gré des besoins et des désirs exprimés par les adhérents. Gym et danse folk, randonnées, marché bio et aux fleurs, réveillon... «On fait ça dans l’entraide et le partage », dit Fanny Bénard, la présidente. Il y a eu du théâtre, une prof de yoga a donné des cours avant de s’installer à son compte. Il est arrivé à l’ARC de préparer des collations après des enterrements. Un centre aéré a vécu quelques années, le Centre de linguistique appliqué de Besançon vient une fois par an.

La nouveauté de 2011, c’est l’organisation de veillées autour d’un invité choisi pour une expérience ou une initiative. Trois ont déjà eu lieu et des dizaines de personnes se sont pressées dans l’une des trois salles que la municipalité met à disposition. « C’est un vrai soutien », dit Amélie Fleury-Guinchard, documentaliste, adjointe au maire, engagée dans l’association intercommunale de parents d’élèves.

Brassage des origines

On pourrait s’arrêter là, se dire que tout ça fait beaucoup pour un village de 225 habitants. On oublierait de dire, avec Gérard, que « l’esprit est le même depuis le début, y compris avec des gens nouveaux ».

Ce brassage des origines entre le local et l’ailleurs, l’ouverture qui est aussi celle du paysage, ont fait que le village est le théâtre d’un original festival de musique et d’animation, « l’Arb’OH ».

La première édition a accueilli l’an dernier 300 visiteurs à l’Arbo, le diminutif de l’arboretum, un bel espace de détente en pleine forêt, entretenu et fréquenté par des générations de Ratatas, le nom des habitants, dès leur plus jeune âge.

L’industriel Yves Rocher y a subventionné la plantation, par les écoliers, de plusieurs arbres, identifiés et décrits sur des panneaux qui s’effacent un peu.

L’an prochain, il devrait accueillir le projet académique « A l’école de la forêt ». Situé près du réservoir, le site souligne une particularité du village : son autonomie en eau, due à un bon captage.

Arc-sous-Montenot a son étang communal. Géré par la Gaule d’Arc, il est paisible et poissonneux. Le village est aussi surplombé par le lieu-dit « Les Marnes », filon argilo-calcaire, un temps exploité pour amender les pâturages.

Il y a enfin le grand homme, l’abbé Maillard. Il a une rue à son nom et sa statue devant l’église, dont le parvis est du côté opposé au clocher. L’abbé fit tant et tant de démarches à Paris après la Révolution, qu’il fit récupérer pour la commune la forêt que l’État s’était appropriée pour la marine. Nanti de cette manne forestière, la municipalité distribua l’affouage en liquide aux habitants jusqu’en 1962 !

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