L’actualité de la semaine dernière en Franche-Comté

Une sécheresse qui s'installe, plusieurs annonces de suppressions d'emplois chez Jacob Delafon, Maty, L'Amy, des détails sur le plan hydrogène, le départ polémique d'un fauve de la Citadelle de Besançon, un grave virus informatique, une marche blanche à Planoise, le crash d'un avion de guerre peut-être provoqué notamment par un manque d'entraînement du pilote... Voici une revue de presse des événements qui se sont déroulés pendant la semaine du 7 au 14 septembre en Franche-Comté.

 

Alors que nous connaissons des températures anormalement élevées en ce mois de septembre, c’est au tour du Doubs et de la Haute-Saône, après le Jura, de passer au niveau crise sécheresse. Les restrictions d’usages de l’eau sont renforcées, voir les détails ici dans cet article de l’Est. Cela pourrait aussi être le cas bientôt du Territoire de Belfort, encore « seulement » en alerte sécheresse de niveau 2, mais qui a interdit la pêche sur plusieurs cours d’eau sur son territoire. Un article de France Bleu revient sur les déficits de pluviométrie qui touchent le nord de Franche-Comté. Selon Erwan Le Barbu, responsable des données pluviométriques et des nappes phréatiques de la Dreal de Bourgogne Franche-Comté, interrogé par la radio, « on reproduit malheureusement le scénario de la sécheresse de 2018 qui avait été très intense et qui avait duré jusqu’au début du mois de décembre ».

Le gouvernement a dévoilé un plan de 7 milliards d’euros pour développer la filière hydrogène en France. Pour comprendre les enjeux liés à l’hydrogène et le rôle de premier plan que cette énergie devrait jouer en Bourgogne–Franche-Comté dans son développement industriel, la lecture de cet article de France 3 semble opportune. La région disposera notamment d’un centre mondial de recherche et développement sur les réservoirs à hydrogène à Bavans ouvert par l’équipementier Faurecia et consacrera 50 millions d’euros l’achat de train à propulsion mixte hydrogène/électricité.

L’usine historique de robinetterie Jacob Delafon à Damparis, près de Dole pourrait fermer. Le groupe Kohler, propriétaire de la célèbre marque de céramique, annonce en effet la mise en vente du site, menaçant ainsi 151 emplois. Les salariés avaient d’ailleurs débrayé au lendemain de l’annonce, qui a fait réagir jusqu’au ministre de l’Economie. Bruno Le Maire promet de regarder le dossier et signale que « la céramique est une activité critique, qui est utilisée dans beaucoup d’autres applications » comme l’aéronautique, la santé ou le dentaire, indique cet article de France Bleu. Un CSE extraordinaire est prévu ce mardi 15 septembre.

Le bijoutier Maty avait annoncé le 27 août la suppression de 54 postes, dont 16 au siège de l’entreprise à Besançon. Dans une conférence de presse, le syndicat FO a contesté les explications données par le patron (hausse du prix de l’or, mouvements sociaux et Covid). Pour ces salariés, c’est plutôt le fait d’erreurs stratégiques. « La création d’un réseau de bijouteries a fait sombrer notre activité, notre ADN, c’est la vente par correspondance », lit-on dans l’Est Républicain. Si le plan social est maintenu, le syndicat se dit prêt à aller jusqu’à la grève à Maty.

Perte de la licence Kenzo (LVMH), bug informatique bloquant des commandes en début d’année, crise des gilets jaunes, crise sanitaire, cambriolage de 5000 lunettes en août… Ajoutés au placement en redressement judiciaire le 2 juin par le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier, ces éléments expliquent selon La Voix du Jura (10 septembre) le lancement d’une procédure de 60 licenciements, dont la moitié dans le Jura, chez le fabriquant de lunettes L’Amy qui emploie une centaine de personnes à Morez. L’actionnaire principale de cette entreprise historique, fondée en 1810, est basé à Dubaï, cependant l’administrateur judiciaire cherche un repreneur…

Un virus informatique touche les ordinateurs de la ville de Besançon et de Grand Besançon Métropole depuis le 3 septembre. Il ne se nomme pas Emonet comme le relate cet article de l’Est Républicain mais Emotet. Le directeur des systèmes d’information du Grand Besançon a voulu rassurer en indiquant que l’entrée du virus a été endiguée et qu’il ne cryptait pas les données pour demander une rançon, mais cela pourrait être bien plus inquiétant en réalité. Le virus a aussi paralysé le tribunal de Paris et attaqué le ministère de l’Intérieur et plusieurs hôpitaux. Numérama dresse le portait d’un virus très dangereux qui peut bloquer l’intégralité du système informatique, le virus fait d’ailleurs l’objet d’une alerte de l’Anssi. Lors du conseil municipal de Besançon du 14 septembre, le ton a d’ailleurs changé. La maire Anne Vignot indique qu’il s’agit d’une attaque informatique extrêmement violente et extrêmement grave. Une équipe de spécialiste a été appelée en renfort et la situation n’est toujours pas maitrisée.

Le départ de Taïga, une tigresse de Sibérie, de la Citadelle de Besançon jusque dans un autre zoo de Riga, capitale de la Lettonie, a créé la polémique. La mairie, qui avait annoncé que les grands fauves ne seraient plus présents à la Citadelle, n’a pas été prévenue de ce départ précipité. Plusieurs associations de défenses des animaux (Humanimo, Rewild et le Centre Athénas) se demandent si l’exfiltration du fauve a été réalisée contre la volonté de la mairie de Besançon. Ils avaient proposé des solutions « pour mettre fin aux mauvaises conditions de détention des fauves, comme l’accueil en sanctuaire dans leur biotope d’origine ».

Et concernant le loup qui sévit dans les troupeaux en Haute-Saône, la préfecture a autorisé les tirs de défense par les éleveurs qui ont déjà mis en place certaines mesures de protection. Le jeune loup identifié pourrait donc être abattu s’il s’approche d’une ferme dont les éleveurs ont reçu l’autorisation de tirer. Solidarité Animaux 70 a organisé une pétition en ligne qui recueillait près de 60 000 signatures lundi en début de soirée. Considérant que les tirs de loups n’apportent aucune réelle amélioration, l’association demande à la préfecture de surseoir à ces tirs et de faire appliquer une vraie véritable protection de celui-ci.

Les Gilets jaunes se sont retrouvés samedi 12 septembre pour une date qui était inscrite à l’agenda depuis un long moment. Il y avait une soixantaine de manifestants à Voujeaucourt, et environ 300 à Besançon. « Cette rentrée nationale était vue comme l’espoir d’une réelle reprise pour les uns, un baroud d’honneur pour les autres », indique cet article de Radio BIP. Pour faire converger les luttes sociales et écologiques, les défenseurs des Vaîtes ont rejoint le cortège de Besançon depuis les terres qu’ils occupent depuis presque trois mois pour dénoncer l’urbanisation envisagé d’un secteur encore préservé de la ville. A Lons-le-Saunier, ils étaient selon Le Progrès une trentaine.

 A Planoise, une marche blanche a eu lieu dimanche pour célébrer la mémoire de Houcine, assassiné « par erreur » le 8 mars dernier de plusieurs balles après une course poursuite en voiture. Ils étaient près de 250 personnes selon l’Est Républicain, pour dénoncer les violences liées au trafic de drogue. Un jeune de 17 ans avait été tué sur un parking à Planoise, sans que ce meurtre ne soit lié au trafic de drogue. « Ce sont deux jeunesses gâchées bêtement. J’espère que ces évènements tragiques ont éveillé des consciences », a lancé Abir, une sœur de Houcine.

7500 permis de chasser avaient été validés permis l'an dernier dans le Jura. Ils seront moins nombreux cette année, explique le président de la fédération départementale des chasseurs, Christian Lagalice, au Progrès (12 septembre) à la veille de l'ouverture de la chasse. Il estime que cette baisse est due à la pandémie. Il souligne par ailleurs que le cerf, dont le « berceau historique » est la forêt de Chaux où il ne représente « plus que » 47% des droits de chasse. Le cerf s'étend désormais sur les plateaux et dans le Haut-Jura. Jusqu'à ces dernières années l'espèce la plus tirée avec 5000 attributions, le chevreuil a été dépassé par les sangliers qui ont été plus de 6000 à être tués. Les chasseurs devraient aussi davantage viser les lièvres qui, grâce au confinement, ont moins été heurtés sur la route...

Baptiste Chirié, le pilote du Mirage 2000D qui s'est tué avec sa copilote Audrey Michelon dans la forêt de Mignovillard le 9 janvier 2019, manquait-il d'entrainement ? C'est une des questions qui peuvent se poser à la lecture de L'Est républicain et du Progrès (12 septembre) qui rapportent que les parents du jeune militaire de 30 ans, promu commandant à titre posthume, se sont constitués partie civile dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet de Metz contre X pour homicide involontaire. Ils se basent notamment sur les questions posées par le rapport du BEA, le bureau enquête accident, dont seul L'Est républicain publie les « éléments clés ». Le BEA souligne que la mission dite assaut en suivi de terrain (AST) est « à risque élevé » car les avions volent « en très basse altitude et à très grande vitesse » : « ce type de vol demande un entraînement régulier ». Or, la 3e ecadre de chasse « connaît depuis plusieurs années un déficit en entraînement organique (…) dû à un engagement important en opérations extérieures et à une faible disponibilité des Mirage 2000D (…) Ainsi les équipages réalisent peu de vols pour maintenir et approfondir leurs compétences ». Selon le BEA, le commandant Chirié était « peu expérimenté » et l'équipage aurait « sous-évalué le risque », ce qui l'a conduit à « choisir le plan d'action le plus risqué ». L'avocate de la famille du jeune officier souligne en outre qu'il n'avait pas eu d'entraînement la veille comme prévu et qu'il a été mis en difficulté par les conditions météo » : un « cocktail explosif ». Depuis, l'armée semble avoir augmenté le nombre d'heures de vol d'entraînement de ses pilotes.

 

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