Forges de Baudin : le Musée du street art doit ouvrir le 8 juillet

L'ouverture du MAUSA (musée des arts urbains et du street art) à Toulouse-le-Château dans le Jura, sur un ancien site industriel du 19e siècle, est annoncé dans la foulée d'un festival créatif avec concerts qui se tient de mercredi 28 juin à vendredi 7 juillet, en même temps que se termine la première tranche des travaux.

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L’ancien bâtiment qui servait de hall de stockage aux forges de Baudin sera métamorphosé samedi 8 juillet, jour de l’ouverture officielle du Musée des arts urbains et du street art (Mausa). L’ancien site industriel de Toulouse-le-Château (Jura), composé de plusieurs bâtisses, réparties sur 22.000 m2, va connaître une deuxième vie.

Si la centaine d’œuvres de l’exposition permanente du musée ne sera dévoilée qu’à partir du 8 juillet, le reste du site des Forges sera ouvert au public à partir du mercredi 28 juin et jusqu’au 7 juillet, de 14 à 21 heures. Une dizaine d’artistes sont attendus pour des performances en direct. Les visiteurs pourront se promener et découvrir les premières installations et fresques extérieures. Le festival prendra fin vendredi 7 juillet avec deux scènes et une dizaine de concerts, de 14 h à 5 h du matin.

Au fond du site de Baudin, le bâtiment de stockage et d’expédition semble encore dans son jus à une semaine et demi de l’ouverture. « Il faut de l’imagination. » Stanislas Belhomme précise que « tout est fait en atelier, sur mesure. » Le porteur du projet parle d’une transformation des 1.100 m2 d’exposition en l’espace d’une semaine. « Je ne suis pas inquiet pour le 8 (juillet). Le changement se fait quelques jours avant. »

La façade doit être recouverte
par John Matos

Les murs ne changent pas. Pas besoin d’enduit, de plâtre, ni de finitions. « On laisse en brut à l’intérieur. » La façade, elle, doit être recouverte par l’artiste de rue américain John Matos, alias Crash, « star américaine » de street art.

Les travaux dans l’ancien hall de stockage des forges ont consisté à décloisonner l’espace, à l’ouvrir, l’aérer, « à le désosser complètement ». L’étage a été ouvert : l’espace est visible depuis le rez-de-chaussée. « Neuf tonnes de matériel ont été débarrassées », précise Stanislas Belhomme. Un agrandissement, autorisé par la Drac1) Drac : Direction régionale des affaires culturelles. Les bâtiments des forges de Baudin qui constituent le Mausa sont inscrits à l’inventaire supplémentaire du patrimoine historique., a été réalisé pour aménager l’entrée du Musée. Les derniers travaux de maçonnerie devaient se finir le 22 juin, l’électricité le 23 ; la porte principale doit être posée le 2 juillet.

Deuxième tranche de travaux
prévue à l’automne

La deuxième tranche de travaux est prévue pour l’automne. Elle consistera notamment à aménager l’étage du musée, pour lequel un ascenseur, et des passerelles métalliques sont prévus. Son ouverture devrait se faire l’an prochain.

Pour l’ancien presbytère, dont on aperçoit la tour effondrée depuis la route nationale, le porteur du projet a fait une demande de réhabilitation auprès des services de l’Etat. Le bâtiment, qui accueillait du temps des forges des hommes d’église au rez-de-chaussée et une maternité au premier, est riche de deux fresques qui peuvent encore être sauvées. « Nous sommes dans une démarche de réhabilitation, ce ne sera pas comme certains pouvaient le craindre comme la Demeure du Chaos en région lyonnaise. »

L’ouverture du Mausa, « c’est l’ouverture du premierLe projet “Art 42” de l’Ecole 42 à Paris n’est pas un musée, précise le porteur du projet du Mausa. « C’est une exposition de la collection de Nicolas Laugero Lasserre, ouverte deux fois par semaine. » Stanislas Belhomme évoque même le don d’une des œuvres de la collection Art 42 au Mausa : une grande installation de la crew des Monkey Bird (https://fr-fr.facebook.com/MonkeyBirdCrew). Musée national du street art », rappelle Stanislas Belhomme. « Le Mausa a le code 91.02Z, l’obligation de recevoir des scolaires, des personnes en situation de handicap... Il sera ouvert tous les joursOuverture du Musée : Juillet et août : tous les jours, de 11 h à 18 h 30, et jusqu’à 21 h les vendredis et samedis. Septembre : mercredi, samedi, dimanche, de 11 à 18 h ; jeudi et vendredi de 14 à 18 h. Tarifs : 12 € (plein) ; 8 € (réduit) ; gratuit pour les moins de 10 ans.. » Le Musée de Baudin proposera une exposition permanente de quatre-vingt à cente trente pièces, principalement issues de la collection personnelle de Stanislas Belhomme commencée il y a sept ans, et de dons de bienfaiteurs et soutiens au projet du MausaLe Mausa – Les Forges de Baudin est une association reconnue d’intérêt général, précise Stanislas Belhomme. « C’est un montage juridique protégé. J’ai fait dons de mes œuvres à l’association. Si je meurs, l’ensemble ira à la Fondation de France. » Le diffuseur d’art voit dans le Mausa un projet « philanthropique ». « Les entrées au Musée paieront les salariés, l’accueil des artistes et les frais d’exploitation. ». « Ce sont des pièces atypiques, rares et certaines sont uniques. »

« Sans prétention,
c’est l’une des plus belles collections »

Stanislas Belhomme cite notamment une œuvre de l’artiste français Jef Aérosol, Shut. « Je le dis sans prétention, c’est l’une des plus belles collections. » L’exposition proposera de retracer l’histoire du street art. Stanislas Belhomme a travaillé avec une équipe de régisseurs habitués aux événements street art. Huit personnes doivent être salariées en CDI.

Quant au paradoxe de mettre au musée des pièces d’art urbain, le porteur du projet explique que les artistes travaillent tous sur des supports, sorte de canevas, avant d’aller se confronter à la rue. Stanislas Belhomme a pour projet l’installation d’un atelier à l’étage du musée. Les visiteurs pourraient ainsi observer un artiste en plein travail de création.

Des bombes de peinture à eau
pour les visiteurs

Le Mausa a déjà une médiatrice culturelle, « pour un accompagnement culturel et social. On veut que ce soit un lieu vivant », précise Stanislas Belhomme. Deux classes (Courlans et Besançon) doivent déjà venir pendant le festival voir les artistes en pleine création. « Elle a même un projet pour les personnes non-voyantes. Un mur dehors et des bombes de peinture à eau seront à la disposition des visiteurs. Il y aura des animations. »

En plus de l’exposition permanente, trois expositions temporaires, d’un mois chacune, sont prévues pour cette première saison. La première mettra en valeur des œuvres du célèbre graffeur engagé Banksy, du 8 juillet au 1er août, la deuxième, du 5 au 31 août, à M. Chat. Une rétrospective sera consacrée à Jérome Mesnager du 2 septembre au dimanche 1er octobre.

Plusieurs études de marché ont été réalisées sur le projet du Mausa à Toulouse-le-Château, commune de 215 habitantsChiffres Insee 2015. « Le street art est le mouvement artistique qui a le plus gros développement », assure Stanislas Belhomme. Je ne suis pas inquiet pour la fréquentation. » Pour cette première saison d’ouverture, il estime le nombre d’entrées à environ 25.000.

Un partenaire galeriste à Aix-en-Provence

« Les musées de street art poussent comme des champignons en Europe, à Munich, Bruxelles, Anvers, bientôt au Portugal, et en Italie. J’aimerais organiser des tournées des collections en Europe, mais ça coûte très cher. On a beaucoup de projets. »

Logique quand on se souvient que l'affaire devait s'appuyer sur un fonds de dotation artistique que M. Belhomme annonçait l'an dernier au Conseil départemental dotée de 1,8 million, financé à 80% par quatre investisseurs et géré par une SAS présentée alors déjà créée. En est-il toujours de même aujourd'hui ? Stanislas Belhomme est peu disert sur le sujet, nous indiquant qu'« il s'agit d'affaires privées ».

En fait, une SAS Les Editions du Mausa a été créée le 27 avril dernier avec pour objet « les éditions d'objets, production, création textiles, création de produits dérivés, librairie, édition et publication. » La SCI Les Forges de Baudin, créée elle en septembre 2016, est censée porter le foncier de l'opération. Outre M Belhomme, elle a un second associé, Haim Fitoussi, dit Victor, un sexagénaire qui possède une galerie d'art dans le centre d'Aix-en-Provence, laquelle expose parmi d'autres un certain Monsieur Chat...

Stanislas Belhomme n'a pas non plus répondu à nos questions sur l'origine du (léger) retard des travaux. Quant aux quelque 200 à 250 oeuvres devant initialement, il est question, explique-t-il, d' « en dédier 150 pour le MAUSA mais comme nous n'ouvrirons pas l'étage cette saison on en exposera une cinquantaine (en faisant tourner sur la collection complète tout au long de la saison 2017) ».

 

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