Pour les francs-comtois, comme pour les amateurs de peinture, la fin de l’année 2014 aura été remarquable par ses multiples références au peintre d’Ornans, Gustave Courbet.
En novembre, le Magazine M du journal Le Monde publie un long article sur Jeff Koons, lequel place Gustave Courbet dans son Panthéon. Quelques jours plus tard, le même Jeff Koons dans la matinale de France Culture (22/11) parle du peintre avec fougue, de la place qu’il lui donne dans son quotidien ou dans son travail : « je fais des références à Courbet partout dans mon exposition » (à Beaubourg).
Courbet cité par l’artiste vivant le plus cher au monde !
Plus près de nous, à Bâle (fondation Beyeler) comme à Genève, (musée Rath), Courbet est à l’honneur.
Même sa ville natale l’aura fêté le 13 décembre. Indirectement au Musée qui porte son nom avec une exposition de son ami suisse Auguste Baud-Bovy, et plus directement au cinéma d’Ornans où Isabelle Brunnarius (France3 Franche-Comté) présentait un documentaire de 52 minutes intitulé « Mais qui êtes-vous Monsieur Courbet ? »
Gustave Courbet star de la fin d’année 2014 ? Assurément jusque sur France2 qui lui a consacré mi décembre un reportage dans son vingt heures : à Orsay, une de ses toiles entame sa restauration devant le public, derrière une paroi de verre ! Et nous n’avons là que les preuves les plus récentes de l’intérêt que lui porte aussi bien le grand public, qu’un public plus resserré de « happy few ».
Ces relais médiatiques peuvent constituer une opportunité pour Ornans, ville natale du peintre et n’ont certainement échappé ni au Président du Conseil départemental du Doubs, ni au Maire d’Ornans. Pour preuve les deux hommes se partageaient les têtes d’affiche le 13 décembre. Le premier inaugurait l’exposition Baud-Bovy, quand le second introduisait la présentation du documentaire d’Isabelle Brunnarius, Nathalie Bertin, adjointe au développement culturel (mais aussi à l’économie et à l’emploi) d’Ornans, se chargeant de faire le trait d’union entre les deux événements.
On peut en effet facilement imaginer Ornans rayonnant, grâce au peintre sur une bonne partie du département du Doubs, débordant sur la Suisse de son exil et dont l’image pourrait être relayée au plan national et international grâce à ses œuvres présentes dans des musées prestigieux.
Les bases de ce rayonnement existent, du Musée transformé par le Conseil général et qui a réouvert ses portes en 2011 jusqu’aux « sentiers de Courbet ». Conçus par Pascal Reilé pour le Département du Doubs, ils permettent de s’immerger de façon très réaliste dans des lieux peints par Courbet.
Reste à faire preuve d’audace et affirmer le rôle d’Ornans comme centre de ressources sur Courbet.
De l’audace avec, par exemple, une exposition réunissant Baud-Bovy et Courbet. En décembre, les plus courageux ont pu constater, en allant de Genève à Ornans, combien certaines de leurs œuvres pouvaient s’interpeler ou se compléter. Pourquoi ne pas réunir à Ornans ceux qui étaient amis il y a quelques décennies et qui se parlent encore au travers de leurs tableaux ?
De l’audace, pourquoi pas, avec une invitation à lancer à Jeff Koons. Il aime Courbet, au point d’affirmer « Moi, je trouve la pertinence et la valeur de Courbet chaque jour dans ma vie » (ici) ? Prouvez le Monsieur Koons et prêtez vos toiles du peintre. Vous avez bien prêté « la femme au perroquet » au Grand Palais !
Ainsi en serait-il enfin du documentaire « Mais qui êtes-vous Monsieur Courbet ? ». Après trois petits tours sur France 3 Franche-Comté (visible ici), il pourrait être diffusé beaucoup plus largement et ce, de manière à faire connaître l’homme derrière le peintre.
D’autres projets verront le jour en 2015. Pourquoi ne constitueraient-ils pas les premières pierres d’une « initiative Courbet » ?
