Assassiner Cabu, c’est tuer le rire et la légèreté

Factuel lui doit un attachement indéfectible à la liberté de ton, au pas de côté dans les reportages, à la curiosité dans l'enquête...

duduche

On est sonné en apprenant l'attaque de Charlie Hebdo. Ce journal est, avec Actuel, le premier que j'ai lu régulièrement quand j'étais adolescent. Je leur dois, Factuel leur doit, un attachement indéfectible à la liberté de ton, au pas de côté dans les reportages, à la curiosité dans l'enquête...

Je n'ai pas toujours apprécié les évolutions éditoriales de Charlie, mais peu importe, Charlie a sa place dans le panthéon de la liberté de la presse. Je n'oublierai jamais mon attente fébrile de découvrir le Grand Duduche, et aujourd'hui encore mon premier mouvement du mercredi en lisant le Canard enchaîné est d'aller en bas de la page 7 pour lire les Nouveaux beaufs... 

Assassiner Cabu, c'est tuer le rire et la légèreté. Ce qui fonde une philosophie de l'existence. S'en prendre à l'essence de la vie et de la création, de la subjectivité du regard et donc de son humanité.      

Cabu, mais aussi Wolinski, Charb, Tignous... Les tuer, c'est tenter de tuer le dessin de presse. Le dessin. La presse. Aussi douloureux et inacceptables soient-ils, ces meurtres sont une dérisoire tentative de tuer un symbole, d'abattre un totem issu des Lumières et de la longue histoire de l'émancipation humaine. La liberté absolue de la critique, la force des arguments et la responsabilité des actes ne peuvent baisser les yeux devant quiconque.

Assassiner Bernard Maris, c'est tuer l'un des premiers économistes à écrire, en 1998, dans Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie, que l'évolution du capitalisme était un retour vers le Moyen Age...

Rassemblements dans la région
Mercredi 7 janvier à Besançon (17h30, place Pasteur), Audincourt (17h30, hôtel-de-ville), Montbéliard (18h, parvis des Droits de l'homme), Lons-le-Saunier (18h, place de la Liberté).
Jeudi 8 janvier à Belfort (12h, place d'Armes), Lons-le-Saunier (12h, place de la Liberté).
« C'est la liberté de la presse qu'on assassine » pour le Syndicat national des journalistes ici.
Christophe Deloire, président de Reporters sans frontières, a réagi sur Twitter .
Factuel s'associe aux journaux qui ont publié le texte qui suit :
C’est l’horreur qui nous a saisi, ce matin, quand l’incroyable nouvelle est survenue : un attentat sanglant contre Charlie Hebdo, des hommes armés, douze morts, près de vingt blessés. L’horreur, qui nous abasourdit. Et nous laisse sans mots.
L’amitié, ensuite, pour ceux et celles que nous connaissons et que nous aimons, et pour ceux et celles que nous ne connaissons pas. La douleur pour les morts, la désolation pour les blessés, l’amitié et le désir de réconfort pour leurs proches, leurs amis, leurs enfants. Comment vous dire qu’on est avec vous, avec notre tendresse et notre impuissance ? Mais nous sommes avec vous, de tout notre cœur.
Et puis la détermination. Ce sont des journalistes qu’on a voulu tuer, c’est la presse qu’on a voulu abattre, c’est la liberté qu’on a voulu détruire. Eh bien, nous le disons : nous ne céderons pas. Dans les temps difficiles d’aujourd’hui, et les jours sombres qui se profilent, il est vital que la liberté continue, s’exprime, s’affirme. Nous continuerons notre travail d’information et de témoignage, avec encore plus de détermination et d’énergie que jamais.

Ce texte est publié en commun par Actu Environnement, Arrêt sur images, Basta Mag, Global Magazine, Huffington Post, Libéweb, Mediapart, Politis, Reporterre, L’obs Rue 89, Terra Eco, We Demain.

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