Une presse fragilisée et attaquée, mais vivace

Nous serons ravis de vous retrouver ce jeudi 27 février à la conférence débat : « Répression : quelle liberté pour la presse ? » à Besançon, salle Battant, 19 h 30, organisée avec Radio BIP/Média 25. 

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Bonjour à toutes et tous. Nous serons ravis de vous retrouver ce jeudi 27 février à la conférence débat : « Répression : quelle liberté pour la presse ? » à Besançon, salle Battant, 19 h 30, organisée avec Radio BIP/Média 25. Nous y avons convié Raphaël Kempf, avocat soucieux des libertés publiques, et Edwy Plenel, co-fondateur de Mediapart. Nous reviendrons d’abord sur toutes les entraves à la presse que nous avons pu subir, notamment à Besançon, en un peu plus d’un an de manifestation Gilets jaunes. Emma Audrey, de radio BIP, présentera un film mettant en évidence certaines de ces scènes et témoignera des violences que les reporters subissent sur le terrain. Daniel Bordür, fondateur de Factuel.info, évoquera l’historique des relations entre police et manifestants dans la cité comtoise.

Ensuite, Raphaël Kempf reviendra sur les lois scélérates de la fin du XIXe siècle qui punissent sévèrement la propagande anarchiste, et non plus seulement les faits, alors qu’une série d’attentats s’en revendiquant avaient frappé le pouvoir au cœur. Selon l’avocat, il s’agissait surtout de cibler tous ceux que l’État avait désignés comme ennemis, en criminalisant un courant de pensée et l’expression d’idées qui lui étaient hostiles. Avec cet arsenal, il pouvait par exemple envoyer en procès ou au bagne les auteurs d’un pamphlet ou d’un chant entonné dans un cadre privé. Les lois scélérates n’ont pas totalement disparu de notre législation et de nouvelles dispositions s’en rapprochent. Raphaël Kempf attire notre vigilance et cite, entre autres, la loi anti-casseur défendue en 2019 par le ministre de l’Intérieur avec un discours disant le contraire de ce qu’elle introduit. Christophe Castaner prétendait renforcer la liberté fondamentale de manifester alors qu’il en limitait l’exercice. Pour notre invité, ces oxymores sont des indices parmi d’autres pour repérer une loi scélérate.

Nous pourrons ensuite passer en revue avec Edwy Plenel d’autres atteintes graves et récentes dirigées spécifiquement contre la presse. Lui défend l’absolu nécessité pour le peuple que soit rendu public tout ce qui le concerne et qui est d’intérêt public. Le combat est rude et se déroule jusque dans les locaux de Mediapart, où des policiers ont voulu mener une perquisition en février dernier. La rédaction a pu s’y opposer, car il s’agissait d’une enquête préliminaire. Mais il s’agissait d’une tentative claire visant à débusquer leur source à propos d’un enregistrement lié à l’affaire Benalla. C’est aussi pour retrouver des informateurs qu’au moins six journalistes ont été convoqués en 2019 par la DGSI, le service de renseignement intérieur. Le cas des lanceurs d’alerte poursuivis en justice est aussi une atteinte à la liberté d’informer. À l’instar du plus emblématique d’entre eux, Julian Assange, dont le procès en extradition pour espionnage se déroule en ce moment.

Cette soirée sera aussi l’occasion de lancer notre appel à un rassemblement pour la défense de la liberté de la presse le 9 mars de 12 h 30 à 13 h 30 devant l’Esplanade des droits de l’Homme à Besançon, juste avant le procès d’Alex et de Toufik-de-Planoise, deux reporters pour Radio Bip et Factuel.info. Ils sont cités à comparaître devant le TGI pour violences réciproques alors qu’un agresseur alcoolisé avait donné des coups pendant une manifestation qu’ils couvraient. Nous avons détaillé les circonstances de l’altercation dans notre appel pour l’abandon des poursuites que nous vous invitons à signer ici. Pour nos deux rédactions, il s’agit de faits montés en épingle pour instrumentaliser la justice et intimider des médias dont le travail de couverture des manifestations et des violences policières dont ils sont parfois victimes dérange

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