Toufik de Planoise en appel pour des faits « montés en épingle » survenus alors qu’il couvrait une manifestation pour Factuel

Toufik de Planoise comparait ce mardi 4 mai devant la Cour d’appel de Besançon après avoir été condamné en première instance pour violences en réunion lors d’une manifestation Gilet jaune qu’il couvrait pour Factuel Info. Il s’était opposé à un passant alcoolisé et incommodé par des gaz lacrymogènes qui venait de porter un coup au reporter de radio BIP. Les trois, et un autre protagoniste, ont été poursuivis et condamnés pour des faits que nous estimions « montés en épingle afin d’instrumentaliser la justice pour tenter d’intimider des rédactions dont le travail dérange », comme nous l’écrivions dans notre appel pour l’abandon des poursuites en septembre 2019.

Sur le terrain, les reporters de Radio BIP/Média 25 et de Factuel Info documentaient les nombreuses manifestations d’un mouvement social d’ampleur inédite, donnant la parole aux manifestants et témoignant tant des débordements que de l’emploi de la force par la police. Clairement identifiés, ils ont été la cible de certains policiers : insultes, intimidations, tirs de LBD, amendes pour participation à une manifestation interdite. Peu de temps avant le premier procès qui s’est tenu le 10 mars 2020, nous recensions de nombreuses entraves à la liberté d’informer à Besançon en un an, presque exclusivement ciblées sur nos deux rédactions. Ce que nous jugions inacceptable alors l’est toujours.

S’il ne l’est plus aujourd’hui, Toufik a été correspondant de presse pour Factuel Info pendant plus d’un an. Il a beaucoup traité du mouvement des Gilets jaunes tout en réalisant de belles enquêtes, dont l’une, remarquée, sur les néonazis. Il mène par ailleurs une vie de salarié dans la restauration rapide. Il s’est engagé à la CGT pour créer une section syndicale et demander l’organisation d’élections professionnelles chez Subway, qui a trois sites à Besançon. Son employeur l’a licencié, mais l’Inspection du travail a refusé la mesure et ordonné sa réintégration. Le jour où il devait reprendre, des salariés ont cessé le travail pour s’y opposer. Un ras-le-bol pour eux, une manipulation de la direction pour lui. Ce contentieux aura, à n’en pas douter, des prolongements judiciaires.

Pour l’affaire qui nous concerne directement, nous serons présents au côté de Toufik le mardi 4 mai à 13 h 00 devant le tribunal de Besançon.

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