chronique littéraire
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Cinéma - Culture - Littérature
François Bégaudeau, ou l’art de la fugue
François Bégaudeau offre deux visions de deux mondes aux antipodes l'un de l'autre. Dans son livre, Un enlèvement, celui d'une famille bourgeoise aculturée, traitée de façon satirique. Dans son film documentaire, Autonomes, des femmes et des hommes ont opéré un choix : celui du retour à la terre, celui de la plus grande autonomie possible en opposition au système capitaliste, en opposition à la frénésie d'achat de biens de consommation superflus. Revenir à l'essentiel. Une présence problématique, celle de Camille, un faux homme des bois, vient apporter une note un peu discordante dans la recherche d'un certain art de vivre, du réalisateur.
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Culture - Justice - Littérature - Sécurité - Société
» Alors tout ça, c’est vrai ? Je ne suis pas… une fiction ? «
L’enfant, La proie, L’emprise, La déprise, L’empreinte, Écrire, sont les titres -
» La guerre dans la banlieue de Roubaix, comment pouvait-on prévoir ? «
Dans le deuxième opus de la trilogie de Frédéric Paulin, Prémices de la chute, nous partons de Roubaix, jusqu'à Tora Bora, dans les zones tribales entre l'Afghanistan et le Pakistan. Au bout du chemin, les attentats du 11 septembre 2001. Pièce par pièce, Frédéric Paulin reconstitue l'image d'une pieuvre dont les tentacules s'étendent inexorablement sur le monde. Des personnages fictifs rencontrent des personnages de la vie réelle, engagés dans des actions réelles. Quand le roman noir se met au service de l'Histoire, cela donne un document criant de vérité.
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Survivre à Noël
« Que se passera-t-il à Noël ? Rien, bien évidemment. Mais, peut-être, le malaise une fois énoncé, il nous sera plus facile de l’endurer et de se protéger derrière une douce chappe d’ennui. » Ces mots mis en exergue de Survivre à Noël, sont extraits de la lettre lue face caméra par Henri (Mathieu Amalric) à sa sœur Élisabeth (Anne Consigny), dans le film Un conte de Noël d’Arnaud Despleschin. Survivre à Noël, une proposition faite par Stéphane Floccari (Éditions encre marine) dans un essai écrit d’une plume alerte, joyeuse, moqueuse ou grave. Et des solutions pour se constituer un « kit de survie », à cette fête à laquelle personne ne peut échapper.
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Meurtres et Transjurassienne… le commissaire Morteau se les gèle à Mouthe !
Où l'on retrouve le Commissaire Morteau, enneigé jusqu'au cou dans une affaire qui menace le bon déroulement de la Transjurassienne, course de fond mythique, sur laquelle plane une menace : Il y aura du sang sur la neige, prévient un informateur anonyme. Un premier mort et plusieurs suspects. S'agit-il d'une affaire de cœur ? De sexe ? De rivalité sportive ? Il faut toute la ruse et le professionnalisme du vieux flic Morteau, pour démonter le mécanisme d'un meurtre diablement bien monté. Neige, froid, gastronomie… un roman à lire au coin du feu, en imaginant quand même que l'on participe à la Transjurassienne.
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Vis et deviens… La voie de la truite
"On pense être maître de notre vie en toutes circonstances alors qu’une foule de petits détails bouleverse en permanence notre destin à notre insu." Polar et nature. Le nouveau roman de Philippe Kœberlé, Vis et deviens, remonte dans le temps, jusqu'à l'enfance de Séverin Menigoz, le héros principal de ses quatre précédents polars. Un récit souvent émouvant, toujours porté par le respect de la nature, par le souci de sa préservation. Depuis tout petit, Séverin Ménigoz suit "la voie de la truite".
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Il est peut-être temps que les philosophes deviennent rois et que les rois deviennent philosophes à Farafinaso…
Paul Stokely, nom de plume de Paul Minssêmin Kwitô, journaliste engagé dans la dénonciation d'un certain nombre de dérives du pouvoir en place à Dougoutiana, doit fuir à Kluiklui-land, un pays voisin. Il est accusé de s'être compromis avec les terroristes, dont l'attentat qu'ils viennent de commettre défigure le pays. Un roman grave, qui traite de sujets graves au sujet du continent Africain. Une plume alerte, documentée, humaniste, pleine d'humour et de tendresse.
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Mon père, ce tueur
Le père de Thierry Crouzet, Jim, était un tueur. À sa mort, il lui a laissé une lettre que l'auteur a mis trois ans avant d'oser l'ouvrir, de peur "qu'elle m'explose à la figure". Un récit autobiographique autour de la figure ce ce père terrifiant embarqué dans la guerre d'Algérie. Une guerre dont il ne revient pas indemne. Un récit troublant, parce qu'intime. Un récit qui nous fait nous interroger sur nos propres héritages. Qu'est-ce qu'on garde ? Qu'est-ce qu'on laisse tomber dans les oubliettes de la mémoire ?
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« Partir ou périr ? L’étouffante équation existentielle »… Entretien avec Fidèle Goulyzia
Le journaliste ivoirien, Fidèle Goulyzia, sort un premier roman, Tchapalo Tango (Éditions Captiot). Un roman dans lequel Paul Stokely, nom de plume d'un journaliste qui pourrait être le frère jumeau de Fidèle Goulyzia, doit fuir son pays, le Dougoutiana. Magouilles politiques, compromissions, sexe, monde du journalisme… Pour couronner le tout : un attentat. Paul Stokely a sans doute trop remué la vase. On lui fait porter le chapeau ! Dans un entretien à Factuel, il revient sur son Itinéraire, de la Côte d'Ivoire à Besançon. Itinéraire d'un journaliste, vers le monde du roman.
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Culture - histoire - Littérature
Mon père était un tueur… Entretien avec Thierry Crouzet
Mon père, ce tueur. Il faut être très courageux, ou poussé par une absolue nécessité, pour écrire ce genre de récit-témoignage, qui n’a laissé que très peu de place à la fiction, dit Thierry Crouzet. Mon père était un tueur, annonce-t-il avec calme, avec même un certain étonnement dans la voix. Tel qu’il en parle, il ne s’agit pas d’un psychopathe, il s’agit d’un homme à la personnalité complexe embarqué dans une histoire elle aussi complexe : la guerre d’Algérie. Il s’agit de l’histoire partielle d’une lignée d’hommes portés vers la violence, de génération en génération.