Quel azote pour fertiliser les pâturages ?

La méthanisation en agriculture est-elle compatible avec le comté ? Cette question est née du projet de méthanisation d'une ferme en lait à comté de Reugney (Doubs) dont le projet de plan d'épandage a été critiqué par des associations de défense de l'environnement.

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La méthanisation en agriculture est-elle compatible avec le comté ? Cette question est née du projet de méthanisation d'une ferme en lait à comté de Reugney (Doubs) dont le projet de plan d'épandage a été critiqué par des associations de défense de l'environnement. Elle est à l'origine de la révision en cours du cahier des charges du règlement d'AOC. La commission technique du CIGC (interprofession comté) se réunit ce jeudi 16 juin 2011 pour discuter d'un projet visant à limiter la quantité de digestat issu de méthanisation que l'on pourra utiliser comme fertilisant sur les pâturages.
Dans le règlement actuel, il est question d'azote minéral (engrais artificiel, lisier...) et d'azote organique (fumier, compost...). La limite est de 120 unités d'azote dont un maximum de 50 d'azote minéral par hectare et par an. Il n'est nulle part fait mention du digestat qui est un azote organique à minéralisation rapide, donc se comportant dans le sol comme un azote minéral. Autrement dit, il doit être assimilé très vite par les plantes, sinon il pollue les nappes phréatiques en devenant nitrates...« On essaie de mettre le curseur là où il faut », explique Jean-Jacques Bret, directeur du CIGC. « On fait l'objet de pressions contradictoires de la part des écologistes et des structures productivistes. Et on a du mal à trouver des expertises neutres. »
Plusieurs chiffres circulent entre 65 et 80 unités d'azote, mais M Bret ne souhaite pas en dire davantage avant la réunion de la commission technique. Il souligne que le cahier des charges du comté est « très restrictif » mais qu'il comportait un « vide juridique » en ne disant « rien sur les digestats qui sont une notion nouvelle ». D'ailleurs, il faut « toiletter le cahier des charges environ tous les dix ans ».
Le CIGC est chargé de contrôler le respect du cahier des charges qui fait l'objet de longues discussions au terme desquelles les décisions s'obtiennent par consensus entre les cinq collèges représentés. C'est lui qui a adopté le seuil de 50 unités d'azote, la moyenne constatée en Franche-Comté étant de 30 unités, « la plus faible de France », fait observer Jean-Jacques Bret.
Parmi les autres mesures, destinées à préserver le caractère extensif de l'agriculture tout en préparant la fin des quotas laitiers, on trouve la limitation de la production à 4.600 litres de lait à l'hectare. Ou encore le maximum de 1.800 kg de compléments alimentaire par vache, « le paramètre le moins respecté, mais on fait petit à petit rentrer les gens dans les clous », assure M Bret.

 

 

 

 

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