Le blaireau est un omnivore fouisseur, il consomme essentiellement des vers de terre , des vers blancs, des racines, fruits sauvages... Le blaireau grignote en quantité aussi les limaces, reptiles et rongeurs.
Le « blairal » est un animal social, convivial et aux habitudes régulières . blairal est un néologisme inventé personnel . La blairelle désigne la femelle; Blaireautin pour les petits, il est aussi dénommé tesson en vieux français.
Les tessons construisent des châteaux souterrains rejoignant souvent les galeries souterraines « naturelles » creusées par les ruissellements en milieu karstique. Ces châteaux peuvent être très anciens en héritage de familles successives. Les tessons sont très « famille », se regroupent, se rendent visite… Ils tolèrent aussi plus ou moins complaisamment les squatters renards, chats forestiers, chauves souris…
Les blaireaux ont une faible dynamique de natalité (3 à 5 jeunes ) et une mortalité juvénile importante; les populations de blaireaux sont extrêmement impactées par la circulation routière.
Le tesson vit de manière très ordonnée et réglée; il somnole en hiver ( semi hibernation) et au printemps la femelle met bas 4 ou 5 bébés blaireaux au fond d’un profond terrier. La fécondation a eu lieu en début d’ hiver mais, par un phénomène d’ovo-implantation différée, les naissances sont reportées aux beaux jours pour que les jeunes s’épanouissent en plein air en mai….
Malheureusement c’ est à ce moment que les terreurs déterreurs vont attaquer les bébés blaireautins encore en élevage et dépendance parentale. Chasser en période d’ élevage des petits - cherchez l’erreur - On massacre des familles,des bébés, des jeunes en période de reproduction, qui cocoonaient en sécurité au fond de leur « Home »...
Haro sur le blaireau
Si à certaines périodes il fut reconnu « animal utile » (in La Chasse moderne, Larousse 1932, page 524), l’opprobre lui a été jeté. Un temps « puant nuisible », puis maintenant classé gibier, traqué y compris au printemps dans certains départements Et même parfois carrément listé ennemi public.
C’est avant tout un mustélidé débonnaire, un raticide, grand consommateur de vers blancs.
Alors pourquoi le pourchasse-t-on ? Traditionnellement, le blaireau était chassé pour ses poils qui garnissaient le... blaireau à raser.
Le blaireau traqué à l’automne bien dodu était transformé en lard ; sa graisse était aussi prétendue guérisseuse des plaies.
La pratique de la chasse au blaireau s’est malheureusement maintenue comme bon nombre de chasses rétrogrades sous prétexte de tradition. Au nom de la tradition, le retour aux chasses aux esclaves, masculins ou féminins, serait mal venu.
Tradition, piège à…
Cette pratique dite « vénerie souterraine », régie par les même lois et us et coutumes que la chasse à courre de plain- pied en période d’ouverture officielle de la chasse, s’est vue augmentée d'une « période complémentaire » dans les années 1980. Par « période complémentaire » entendons bien traque de printemps.
Pourquoi au printemps, tout simplement pour s’offrir une chasse hors période d’automne, saison où l'on préfère traquer le gibier conventionnel consommable. Normalement « la chasse » digne de ce nom se pratique à l’automne par éthique car cette saison voit ses effectifs de gibier renforcés des naissances de printemps.
Le déterrage ou vénerie souterraine au printemps, période de reproduction est donc illégitime et non respectueuse de l’éthique de la chasse. On ne chasse pas des bêtes qui élèvent des petits, ce n’est donc pas de la chasse, c’est même la négation de la chasse. Certains hypocrites, conscients de ce barbare détournement, se hâtent de renommer cette aberration : entrainement des chiens. Mais un entrainement qui se finit par des morts atroces à coups de pelle ou dague porte un autre nom.
Qui dit entrainement dit sport, mais en sport tous les concurrents sont à armes égales. Une famille de blaireaux harcelée par des chiens et des piqueurs ressemble plus à une extermination qu’ aux jeux Olympiques. La Guerre dans l’intimité des terriers de blaireaux n’a pas la moindre légitimité dans un monde civilisé.