Transit interdit sur la RN83 : la pédagogie des riverains envers les routiers

Les bénévoles de l'association Bonne route, qui défendent une alternative par l'autoroute, ont engagé le dialogue avec des routiers d'Europe centrale... Ignorants de l'arrêté interdisant le transit des poids lourds entre Larnod et Poligny, les gendarmes ont contrôlé... les militants associatifs plutôt que les chauffeurs en infraction.

Au rond point de Larnod


L'Association Bonne Route a mené jeudi 22 juin une action  de sensibilisation auprès des chauffeurs routiers en transit  sur la RN 83.
Depuis  dix jours, en raison de travaux sur la RN 83, un arrêté d'interdiction aux poids lourds en transit est effectif sur le tronçon entre le rond-point de Poligny (Jura) et celui de Larnod (Doubs).

Selon la DIR EST, ce sont plus de mille poids lourds qui ne passent plus quotidiennement sur cet axe soit la moitié de la circulation habituelle, à la grande satisfaction des riverains et usagers qui retrouvent un peu d'air.

Cependant, de nombreux poids lourds ( environ mille par jour)  empruntent encore cet itinéraire, en toute infraction puisqu'il s'agit pour la plupart de transit. L'économie de notre territoire ne justifie pas un tel trafic.
Nous avons donc mené une action ce jeudi 22 juin. Deux équipes se sont postées devant les panneaux d'interdiction, à Larnod et Poligny, tentant d'engager le dialogue avec les chauffeurs pour les dissuader d'emprunter cet axe et de passer par l'autoroute.

De 14 h à 15 h nous avons compté une trentaine de poids-lourds dans chaque sens, majoritairement immatriculés dans les pays de l'est, principalement en Lituanie.  Environ la moitié a rebroussé chemin, lorsque nous leur avons montré avec insistance le panneau d'interdiction. Pour se guider, ils utilisent des téléphones portables dont les applications grand public ne donnent pas d'indications réelles sur le coût économique du parcours ni les interdictions temporaires.  S'il y avait bien des livraisons sur le secteur, visiblement certains chauffeurs se souciaient peu de l'interdiction.

Le dialogue engagé, malgré parfois la difficulté de la langue, a montré que les chauffeurs obéissent aux consignes de leurs patrons ou souhaitent réaliser des économies ( 15 € selon eux sur le parcours, malgré un temps de transport plus long).

Les autres usagers nous ont souvent montré leur sympathie et nous ont encouragés.

Dans le Jura, une patrouille de gendarmerie s'est arrêtée auprès de l'équipe de Bonne Route ! Elle n'était pas au courant de l'arrêté d'interdiction ! Ils ont donc contrôlé... non pas les poids-lourds en infraction, mais l'identité des membres de l'équipe !

Le premier bilan, après ces dix jours, montre qu'il est possible de faire passer les poids-lourds sur l'autoroute, sans mettre en péril l'économie, pour le plus grand bienfait des habitants du territoire  et qu'il faut simplement en prendre les moyens. Nous y travaillons.


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