Montbéliard veut sa coopérative laitière

Ils sont 19 paysans dont 11 jeunes agriculteurs travaillant dans 8 exploitations laitières du pays de Montbéliard. Aujourd'hui, ils produisent 2,8 millions de litres que six d'entre eux livrent à l'Ermitage, à Clerval, et deux chez Perrin, à Cléron.

Ils sont 19 paysans dont 11 jeunes agriculteurs travaillant dans 8 exploitations laitières du pays de Montbéliard. Aujourd'hui, ils produisent 2,8 millions de litres que six d'entre eux livrent à l'Ermitage, à Clerval, et deux chez Perrin, à Cléron.
Ils défendent un projet, soutenu par PMA, la communauté d'agglo du pays de Montbéliard, consistant à créer au « Pied des Gouttes » une petite fromagerie coopérative qui transformerait 800 000 litres de lait supplémentaires en tome, yaourts, beurre, crème, et, quand les produits frais se vendront moins, en raclette et morbier. Pas en comté puisque la zone AOP s'arrête aux portes de l'agglo. Mais bien en morbier pour éviter que la zone AOP, qui inclut tout le département, ne se ferme un jour, comme se ferma celle du comté au prétexte qu'on n'en faisait plus...
On ne veut pas faire une usine, mais garder des producteurs à Montbéliard », a défendu André Alix, un des partenaires, devant ses collègues de la chambre d'agriculture du Doubs, à Besançon. Le projet consiste aussi à vendre localement : « Consommer local et construire un outil pédagogique, les deux marchés locaux d'Allenjoie et Bavans ont déjà un grand succès », a expliqué Marc Tirole, président de la 3e commission de PMA.
Alors, y'a plus qu'à ? Pas si simple. D'abord, les 800 000 litres de lait supplémentaires n'ont pas été accordés par le nouveau comité de bassin laitier du Grand-Est qui gère, depuis avril, les attributions jusque-là décidées au niveau départemental. La filière comté avait expliqué craindre, globalement, un trop grand afflux de lait qui aurait pu déstabiliser les prix par une trop grande production alors que les stocks n'ont jamais été aussi importants...

 

Pas si simple d'autant que la chambre devait se prononcer sur un soutien à l'initiative. Or, a souligné Gérard Coquard (Confédération paysanne), si on donne 800.000 litres, d'autres coops en voudront aussi : « Il faut que la FDCL [[fédération départementale des coopératives laitières]], la fédération des coops, porte le projet ». Cette suggestion sera adoptée.

 

Quelques voix exprimèrent quelques réticences, conduisant le président Daniel Prieur à mouiller sa chemise en prenant un ton dramatique : « Il y aura 30 millions de litres dans le bassin Grand-Est, je demande un sursaut de bon sens par rapport à une zone qui a beaucoup donné au Doubs. Il faut un projet gagnant gagnant, peut-être un peu de la réserve laitière nationale... C'est l'intérêt supérieur de répondre à l'engagement des agriculteurs du coin et de PMA ».

 

À la fin du débat, André Alix admettait qu'il y avait encore des efforts à faire pour que son projet avance. Mais le soutien était voté à l'unanimité moins deux abstentions de la Conf.

 

 

 

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