Les Vaites, coup de torchon sur les municipales 2020 ?

La suspension de ce chantier emblématique décidée par le tribunal administratif marquera-t-elle le crépuscule de la période Fousseret à la tête de la ville ? Un recours sera-t-il engagé devant le Conseil d'Etat ? Réponse ce mardi 7 mai lors de la conférence de presse de la ville ? La biodiversité fait irruption dans le débat pré-électoral. Entretiens avec Christophe Lime, Anne Vignot et Claire Arnoux. 

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C'est un véritable coup de tonnerre pour Jean-Louis Fousseret qui rêve de laisser la trace d'un maire bâtisseur et encourt aujourd'hui le risque de passer aussi pour un élu bétonneur, comme le lui a reproché la droite municipale. Voilà le maire de la capitale 2018 de la biodiversité épinglé comme pourfendeur de cette biodiversité en vertu d'une décision de justice, obtenue par des militants environnementalistes davantage soutenus par les Insoumis que par les Verts.

A peine entamée, la dernière de ses dix-neuf années de bail à la tête de la ville est donc marquée par un camouflet judiciaire retentissant sur un dossier aussi symbolique que structurant. Nonobstant un possible recours, non suspensif, devant le Conseil d'Etat, l'ordonnance de référé du tribunal administratif suspendant l'arrêté préfectoral autorisant la destruction d'habitats d'espèces protégées résonne comme un coup d'arrêt à une opération d'urbanisme d'ampleur qui, quoi qu'il en ait été dit, n'a d'écolo que le nom. 

Car pour l'heure, c'est tout bonnement le projet qui pourrait être remis en cause si le Conseil d'Etat devait confirmer l'ordonnance du juge des référés. Et même si elle est cassée, certaines interventions ne seront pas possibles pour des raison de phasage lié aux cycles de la faune. On ne saurait en outre présager aujourd'hui de la décision que prendra sur le fond le tribunal administratif quant à la légalité de l'arrêté préfectoral suspendu. Mais comme cette décision ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois, voire un an sinon davantage, qu'elle sera susceptible d'appel, il devient fort possible que rien ne se fera d'ici les élections municipales qui se tiendront dans dix mois.

Ce sera donc à la prochaine équipe municipale de dire ce qui se fera aux Vaîtes. Et par conséquent, le sujet sera un des enjeux importants du débat pré-électoral. De ce point de vue, les socialistes et les macronistes, qui ont soutenu mordicus le projet, viennent de se retrouver d'un coup du mauvais côté de la barre, comme on dit dans les enceintes judiciaires. Que la suspension des travaux soit confirmée, et c'est toute leur vision technocratique et administrative des questions d'urbanisme qui volera en éclat. Que celle-ci s'appuie sur un document – l'étude Tayeb-Adéquation – qu'ils n'ont jamais voulu rendre public, ne plaide pas en leur faveur : ils passeront pour des cachotiers qui entendent garder pour eux des analyses dont les destinataires principaux sont les promoteurs immobiliers. 

C'est dans le contexte que Factuel a sollicité plusieurs responsables politiques bisontins pour connaître leurs analyses sur ce point : LREM, PS, LR, PCF, EELV et LFI. 

Alors qu'ils préparaient la réunion de la municipalité, Anne Vignot (EELV) et Christophe Lime (PCF) nous ont rappelé pour un entretien conjoint au cours duquel ils disent partager la même analyse. Claire Arnoux nous a rappelé, indiquant répondre en tant que « présidente de l'association Jardins des Vaîtes, par ailleurs militante FI ». Jean-Louis Fousseret doit donner une conférence de presse ce mardi 7 mai.

 

 

 

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