Le lisier sur la neige, ça continue !

Le collectif SOS Loue et rivières comtoises produit des images d'épandages les 22 et 23 janvier dans la moyenne vallée de la Loue, à Chouzelot et entre Cramans et Arc-et-Senans. En charge de la communication, Philippe Koeberlé dénonce « la tolérance coupable de la justice ».

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« Les épandages sur sol gelé et enneigés au bord de la Loue continuent comme si de rien n’était », dénonce le collectif associatif SOS Loue et Rivières comtoises. La pratique est pourtant interdite depuis plusieurs années et l'interdiction relayée par la presse syndicale agricole. « Les coupables ne risquent absolument rien de la justice qui classe en général ces affaires, ou se contente d’un rappel à l’ordre », poursuit le collectif qui dénonce « la tolérance coupable de la justice envers le monde agricole ».

« On n'a pas souvent des images », explique Phlippe Koeberlé, de la cellule communication d'SOS-LRC. Les photos prises par un promeneur et un adhérent dans la moyenne vallée de la Loue, à Chouzelot, près de Quingey, et un peu plus en aval, entre Arc-et-Senans et Cramans, à la lisière du Doubs et du Jura, sont des documents édifiants à verser au dossier désormais épais des atteintes à l'environnement. De celles qui donnent désormais des sueurs froides aux responsables de la filière comté qui mesurent l'effet dévastateur que la répétition de telles images pourraient avoir, à terme, sur le produit phare de l'agriculture comtoise.

Chouzelot, le 22 janvier.

Les épandages documentés par ces photos « finiront dans la Loue qui est à moins de 300 mètres, entrainant un colmatage des fonds en pleine période de maturation des œufs de truites, qui mourront sans doute étouffés », explique le collectif.

Le collectif va-t-il porter plainte ?

En tant que tel, il ne peut pas. Il faut que ce soit une association. Il y a déjà eu des plaintes du Conseil général du Doubs, mais elles ne sont pas allées au bout, il n'y a eu que des rappels à l'ordre. La presse est plus utile que le justice quand on voit que les plaintes mettent deux ans avant d'arriver devant un tribunal... Alors que si on trouve votre adresse dans la nature, vous pouvez avoir un PV en un mois...

Vous êtes aussi romancier, c'est efficace ?

Cela sensibilise. Mais ce n'est pas le grand public qui fait défaut, c'est la justice. Et puis, le nouveau conseil départemental du oubs ne porte plus plainte. Il a également freiné sur les stations d'épuration, pour des raisons budgétaires. Enfin, la loi NOTRe a transféré l'assainissement aux nouvelles communautés de communes qui ne sont pas toutes en place, du coup, on perd encore deux ans... Les responsables agricoles sont conscients des problèmes, mais des élevages sur paille continuent à passer sur lisier. C'est beaucoup de travail en moins le lisier par rapport à la paille. Et si ça s'est calmé pour l'élevage porcin, la majorité des élevages sur lisier sont bovins...

Quelles sont les conséquences ?

L'état des rivières ne s'améliore pas, même si le cheptel de poisson augmente un peu dans la haute Loue et le Dessoubre. Il en reste quand même 50% de moins que la normale...

Vous traitez les épandeurs de délinquants, le mot est fort...

Ils le sont à deux titres. Soit leur cuve à lisier est pleine et ils ne sont pas aux normes par rapport à leur cheptel, soit ils ont davantage d'animaux qu'autorisé, mais c'est difficile de vérifier.

Peut-on imaginer qu'il n'y ait plus d'aides publiques pour passer de la paille au lisier ?

Le collectif avait demandé qu'il n'y ait plus de lisier en zone karstique, mais la législation française ne le permet pas...

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