Jurafaune et ses 80 rapaces

Le premier parc animalier et botanique de la région ouvrira ses portes au public le 13 avril prochain à Granges-sur-Baume, dans le Jura. Une ouverture attendue après plus d’un an de retard et pas mal de galères... Le site abrite 80 rapaces dont un condor. Visite guidée.

faucon

Surplombant la reculée de Baume-les-Messieurs, sur les bords du premier plateau jurassien, le petit village de Granges-sur-Baume offre un cadre exceptionnel. C’est sans doute pour cette raison que l’association Jurafaune et son président René-Jean Monneret ont choisi ce site pour accueillir le nouveau parc Jurafaune. Cet espace de trois hectares à vocation pédagogique, unique dans la région, a pour objectif de protéger la nature et les rapaces, tout en offrant des spectacles de rapaces en liberté. Le sentier a été long et parsemé d’embûches pour arriver enfin à cette ouverture annoncée depuis plus d’un an, et repoussée à deux reprises.
Le projet était en effet dans les tuyaux depuis longtemps, mais René-Jean Monneret a accumulé les mésaventures. Le bonnet vissé sur la tête, il accueille sur le site où les bénévoles s’activent aux derniers aménagements avant l’ouverture. Auparavant basé à Arlay depuis une vingtaine d’années, le parc Jurafaune, porté par l’association éponyme, peinait à attirer les visiteurs. En cause, un site difficilement accessible pour les autocars, avec un dénivelé important. « L’association a pu vivre pendant vingt ans grâce au travail des bénévoles, mais nous étions sur le fil du rasoir au niveau financier » explique René-Jean Monneret.

Les rapaces sont des oiseaux protégés en France. La Ligue de protection des oixeaux a mis en place une mission spécifique.

La faute au Grand duc !

Après avoir étudié plusieurs pistes, celle de Granges-sur-Baume, déjà évoquée en 2003, revient sur le tapis. La communauté de communes des Coteaux de la Haute Seille, en charge de la compétence et intéressée par le projet, s’engage financièrement auprès de la structure. Elle parvient à réunir 80 % de subventions, les 20 % restants étant à sa charge. La demande d’autorisation de travaux est déposée en juillet 2010, pour une ouverture prévue en mai 2012. Mais d’importants retards dans les travaux ont reporté de plus de trois mois le jour J. « Nous n’avions aucune rentrée financière depuis deux ans, la situation était catastrophique en septembre », continue René-Jean Monneret. « Le directeur qui venait d’être embauché a démissionné. Heureusement, dès septembre, un fauconnier professionnel a travaillé gracieusement tout l’hiver avec deux autres bénévoles pour nourrir les oiseaux et procéder aux derniers aménagements ».
En parallèle, il lance un appel aux dons, et rapidement des mécènes se manifestent. Avec des fonds personnels avancés par son président, l’association parvient à se dégager une trésorerie de 8000 euros d’avance. De quoi sauver les meubles et passer l’hiver. « Sauf que fin février, un Grand duc sauvage a attaqué nos volières. Les oiseaux, effrayés, se sont jetés dans les filets et sont restés coincés, devenant des proies faciles pour le Grand duc. Une quinzaine d’oiseaux ont été tués ou blessés ». De nouveaux aménagements devraient donc avoir lieu dans les jours qui viennent afin de sécuriser au maximum les volières, avec des planches sur les côtés, ou encore des fils électriques. Des installations coûteuses que la communauté de communes devra financer.

Un parc didactique

Après avoir franchi la boutique, le visiteur commence sa visite par trois espaces séparés dans le bâtiment d’accueil : un premier concerne la géologie, un second présente les rapaces avec des bornes interactives, et enfin une zone didactique est dédiée à la botanique. Puis le bâtiment s’ouvre sur un sentier pédagogique. De nombreuses espèces sont abritées dans les volières le long du sentier : hiboux petit duc, moyen duc et grand duc, chouettes de l’Oural, hulotte, chevêche, buse, faucon sacre, milan noir, aigle royal, pygargue, vautour fauve... et le plus grand rapace du monde, le condor.
A la fin du sentier, une aire de démonstration permettra de présenter les rapaces sur les bras du fauconnier et dans les airs. « L’objectif est avant tout pédagogique” explique René-Jean Monneret. « Beaucoup de parcs jouent sur le spectacle, sans pédagogie. Nous avons souhaité faire voler nos oiseaux espèce par espèce pour apporter des informations sur leur alimentation, leur mode de vie…». L’association espère ainsi attirer 15 000 visiteurs par an. Trois types de volières ont été ou seront aménagées au sein du parc. Les premières accueillent les rapaces en permanence, été comme hiver. Ensuite, les volières de détention des oiseaux de démonstration ne sont pas visibles du public. Enfin, un centre de reproduction devrait bientôt voir le jour.

 

 

 

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