Qui est Frédérique Colas, la vice-présidente en charge de l'environnement du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté ? Assistante sociale employée par le département de l'Yonne, elle est deuxième adjointe au maire de Joigny, ville de 10.000 habitants et entame à 34 ans un second mandat d'élue régionale. Élue en 2010 conseillère régionale de Bourgogne, elle a siégé dans la commission aménagement du territoire dont elle dit qu'elle est « transversale », ce qui lui a notamment fait travailler sur l'efficacité énergétique. Reste que son département est plus proche de l'Ile-de-France que des plateaux karstiques du Jura, les plus éloigné des parcs naturels régionaux de la nouvelle région : Morvan, Ballon des Vosges, Haut-Jura...
Pour l'élu FN Julien Odoul, comme elle issu de l'Yonne, Mme Colas est « une caricature de gauche sectaire déconnectée du terrain », une adepte de « l'écologie punitive », une « dogmatique qui veut recouvrir les campagnes d'éoliennes ». Jean-Philippe Saunier-Arrighi, élu URDC du même département, n'est pas aussi sévère : « elle travaille, j'apprécie son ouverture, sa compétence, son sérieux. C'est quelqu'un avec qui on peut travailler sans problème... »
Frédérique Colas, quand êtes-vous entrée en politique ?
Quand j'étais étudiante à l'IRTS de Dijon. J'ai toujours été sympathisante socialiste.
Vous étiez à l'UNEF ?
Non, je n'étais pas à un syndicat étudiant. Je suis née à Joigny, y ai grandi, suis allée au lycée de Semur-en-Auxois où j'ai passé un bac littéraire option théâtre... Je suis revenu dans l'Yonne en 2004, après l'IRTS, en commençant à travailler à Tonnerre, puis à Migennes. En 2006, je me suis investie auprès du leader de l'opposition municipale de Joigny, Bernard Moraynie, qui est devenu maire en 2008 avec deux voix d'avance dans une ville que le droite tenait depuis 31 ans. Les élections ont été annulées à cause du faible écart, on a revoté en 2009 et on a obtenu 65%, on a regagné en 2014...
Êtes-vous écolo-compatible ?
J'ai une sensibilité écologiste. Je suis passionnée par ce dossier. C'est un portefeuille important que m'a confié Marie-Guite Dufay.
Connaissez-vous les combats écologistes de Franche-Comté, de la lutte contre le grand canal au center-parc de Poligny en passant par Chez Mimi à Mouthe et l'aéroport de Tavaux ?
Aujourd'hui, je prends l'attache des dossiers. Tous les grands dossiers ne se traitent pas sans concertation. J'ai suivi le center-parc de Bourgogne [au Rousset] lors du précédent mandat, je vais découvrir le dossier du Jura.
Savez-vous qu'il y a notamment un gros problème de ressource en eau ?
On verra ces questions avec la présidente.
Vous aurez aussi le dossier sensible de l'aéroport de Dole-Tavaux...
Je suis à l'écoute de tout le monde, de tous les porteurs de projet, de leurs défenseurs comme de ceux qui sont en désaccord. tant que je n'ai pas étudié les documents, je ne peux pas me positionner aujourd'hui. C'est un peu une réponse de normand, j'en conviens.
Avez-vous été sollicitée par les opposants aux center-parcs ?
Pas encore. J'ai vu Bourgogne-Bâtiment durable, je vais voir Alterre Bourgogne... Je prends connaissance du territoire. Je vais bientôt aux assises de l'énergie à Dukerque. J'ai rendez-vous avec le président du parc naturel régional du Morvan. J'ai aussi deux collègues conseillers régionaux délégués dont Pierre Grosset à l'habitat et l'efficacité énergétique, et Stéphane Woynaroski à l'agenda 21 et la biodiversité.
Comment envisagez-vous le territoire franc-comtois vu des confins de la région ?
J'ai une connaissance fine de la Bourgogne. Je vais consacrer le premier semestre du mandat à découvrir la Franche-Comté. Je suis à Besançon lundi 25 janvier, je serai bientôt à Héricourt.
Vous verrez les parcs naturels régionaux ?
On ira les voir. On ira voir tous les acteurs de la biodiversité, du renouvellement énergétique...
Allez-vous être vice-présidente à temps plein ?
Je vais continuer à travailler deux jours par semaine, le mercredi et le jeudi, afin de garder un pied dans la vie professionnelle.
Vous avez de l'ambition ?
Mon ambition est de réussir le mandat, c'est à dire que l'écologie et la transition énergétique soient reconnus.
Votre confrère de l'opposition Jean-Philippe Saunier-Arrighi se demande si vous allez maintenir les normes régionales supplémentaires aux normes nationales pour l'industrie et l'agriculture...
Je ne peux pas répondre maintenant. On en débattra.