Echanges sans compter

« Lectures à voix autres » se tenait le 17 octobre à la médiathèque Nelson Mandela. Comptines le matin, contes et chants l’après-midi, en langues étrangères et en présence d'adultes et enfants.

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Enfants et adolescents arrivent la plupart en fratrie. Ils s’installent avec empressement sur les petits gradins. C’est un rendez-vous convivial et enchanteur. Un espace interculturel où l’imaginaire particulier des langues ravit enfants et adultes. « Lectures à voix autres » se tenait le 17 octobre à la médiathèque Nelson Mandela . C’est le groupe « Miroir de femmes » et le site Migrations du CCAS qui animait la journée. Comptines le matin, contes et chants l’après-midi avec trente enfants et adolescents, dix parents et animateurs.

D’abord un conte créé et en français. Puis les récits se suivent et les conteurs adultes hésitent quelquefois à cause de l’alternance et de la rupture linguistique. Les enfants semblent suivre avec aisance. Ils devinent la suite des aventures d’animaux exotiques ou fabuleux. L’attention à la langue inconnue est particulière. Gestes, mimiques et intonations prennent une importance inhabituelle.
Le « lipouloutoutou » (araignée en lingala, une des langues principales au Congo) répété, presque scandé par Christine, provoque des éclats de rire, à mille lieux des tentations de moquerie. Les sonorités de la langue transmettent une humeur joyeuse et captivent. Deux adolescents se présentent comme Yougoslaves. Ils interprètent un chant de douleur sur l’exil forcé de leurs familles. Graves, intimmidés, désireux d’être entendus, ils sont concentrés comme jamais. Luidmila fait partager les accents toniques et variés de la langue russe, Hristina un chant nostalgique de Macédoine. Enfin, Le corbeau et le renard est récité en trois versions : française par Tanja dont ce n’est pas la langue maternelle et qui rappelle tout le charme des vers de La Fontaine quand ils sont dits par « d’autres », italienne par Charlotte et tamoule par Djena et Maloussa, jeunes gens originaires du sous-continent indien.

L’ambition de « Miroirs de femmes » et de Migrations de « valoriser la diversité culturelle du quartier et de ses habitants en offrant la possibilité à tout un chacun de donner à entendre sa langue maternelle » trouve là toute sa justification. En relativement petit comité, témoignage est rendu, qu’à rebours de la xénophobie, une voie se trace dans l’attention et le respect.

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