L'annonce de la fermeture du site belfortain, entraînant 400 suppressions d'emplois d'ici deux ans, met les salariés en colère et consterne les élus. Le délégué syndical central FO, qui travaille à Ornans, explique que les intérimaires sont remerciés depuis quelques mois : « on pressentait des choses, mais on ne pensait pas que ça irait aussi vite ».
Alors même qu'Alstom publiait un communiqué commun avec la SNCF pour évoquer un partenariat d'innovation pour créer la nouvelle génération de TGV », la direction annonçait à 13 heures ce mercredi 7 septembre aux organisations syndicales qu'elle allait fermer l'usine historique de Belfort.
Le communiqué Alstom-SNCF stipule qu' « Alstom apportera son expertise en matière de conception de trains, pour accompagner SNCF dans sa démarche de service aux voyageurs, de développement durable et de rentabilité économique. Huit des 12 sites Alstom en France participent à la conception du nouveau train : Belfort pour les motrices, La Rochelle pour les voitures, Villeurbanne pour le système informatique de contrôle-commande, d’information voyageurs et les équipements embarqués, Ornans pour les moteurs, Le Creusot pour les bogies, Tarbes pour la traction, Petit Quevilly pour les transformateurs, Saint-Ouen pour le design, la signalisation, le soutien logistique et le support services ».
Mais dans le même temps, la direction du groupe décidait la fermeture de la production et des études qui emploient plus de 400 personnes sur 500 salariés. La production doit être transférée d'ici deux ans à Reichshoffen (Bas-Rhin) où 1000 personnes fabriquent des TER. La direction annonce qu'un service de maintenance sera conservé à Belfort avec une centaine d'emplois.
« Comme si on pouvait tranquillement déraciner 400 familles ! »
« Mes collègues sont abasourdis et en colère », explique à francetvinfo le délégué CGT Pascal Novelin. « Personne ne s'attendait à une telle nouvelle. Certains ont dédié 20, 30, voire 40 ans de leur vie à fabriquer ce fleuron industriel français qu'est le TGV. Fermer un tel site, chargé de 130 ans d'histoire, est proprement scandaleux... Comme si on pouvait tranquillement déraciner 400 familles ! C'est tout un secteur économique du territoire qui s'apprête à disparaître ». L'analyse est la même pour e délégué CFDT Olivier Kohler : « Cette annonce signifie la fermeture de Belfort ».
Fleuron industriel franc-comtois, Alstom avait construit sa première locomotive à vapeur à Belfort en 1880. L'annexion de l'Alsace-Moselle par l'Allemagne en 1871 avait conduit la Société alsacienne de constructions mécaniques à construire une usine en France pour conserver ses clients français...
Des marchés qui passent à la concurrence
Au printemps dernier, Emmanuel Macron, encore ministre de l'économie, était venu à Belfort où la rumeur d'une préparation de 320 suppressions d'emplois sourdait depuis un ans. Il avait alors assuré que l'objectif du gouvernement était « zéro licenciement » tandis que le patron du groupe disait que les carnets de commandes portaient sur 28 milliards d'euros. Entre temps, un contrat de construction de 44 locomotives diesel est passé sous le nez d'Alstom-Transport pour être signé par l'Allemand Vossloh. Le donneur d'ordre, Akiem, est filiale de la SNCF et de la Deutsch Bank...
La présidente de région, Marie-Guite Dufay (PS), se dit « consternée et mobilisée », rappelant que la collectivité a commandé seize rames de TER Régiolis pour plus de 100 millions d'euros. Elle « refuse de [se] résigner car il y a un avenir industriel pour le site si chacun prend ses responsabilités pour défendre l'intérêt des salariés et du territoire ». Le maire de Belort, Damien Meslot (LR) affirme que l'annonce « n'est pas conforme aux engagements ».
François Sauvadet, le leader de l'opposition régionale UDI-LR « déplore, maintenant que le pire est arrivé, je ne peux, moi-aussi, cette incapacité à endiguer les fermetures et restructurations d'entreprises qui se multiplient sur tout le territoire de la grande région » et considère que « le futur Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation, régulièrement présenté comme le sésame pour un développement économique régional prospère (...) est, pour l'instant, un serpent de mer ».
Les bénévoles de l'association Bonne route, qui défendent une alternative par l'autoroute, ont engagé le dialogue avec des routiers d'Europe centrale... Ignorants de l'arrêté interdisant le transit des poids lourds entre Larnod et Poligny, les gendarmes ont contrôlé... les militants associatifs plutôt que les chauffeurs en infraction.
La Confédération paysanne du Jura a repris, après une pause due au covid, sa traditionnelle fête de l'agriculture paysanne. A La Pesse, il a notamment été question d'autonomie des fermes, mais aussi des conditions permettant de faire face aux changements climatiques.
A 64 ans, 17% des ouvriers sont morts contre 7% des cadres. A cet âge, un cadre a perdu un collègue sur 14 alors que son voisin ouvrier en a perdu un sur six...
Seize mois après la suspension de leur contrat de travail, le juge départiteur a suivi l'avocat des travailleuses sociales qui avait invoqué l'article 8 de la Convention européenne des Droits de l'Homme qui protège notamment la vie privée. L'employeur a fait appel.
Une réunion entre militants de l'association Bonne route et services de l'Etat a débouché le 11 décembre sur un constat de divergences, soulignent les auteurs du compte-rendu que nous avons consulté. Néanmoins, une nouvelle rencontre est prévue pour janvier. Pour l'association de riverains excédés par le trafic de transit international, « si la porte n'est pas fermée, il faudra encore de grandes mobilisations pour obtenir satisfaction », à savoir un arrêté d'interdiction de la nationale qui pourrait être testé à l'occasion de travaux en 2022.
Les secteurs du travail social, du médico-social et du handicap sont quasiment aussi sinistrés que celui de la santé. Familles de personnes prises en charge, employeurs et salariés réclamaient mardi 7 décembre à Besançon les moyens d'appliquer le Ségur pour améliorer les salaires et les conditions de travail en embauchant. Mais les syndicats SUD, CGT et FO ne voient d'un bon oeil la revendication patronale d'une convention collective unique qu'ils estiment au rabais.