Un portrait de Macron brandi à Besançon

Ils étaient plus de 1000 à fouler les rues ce samedi à Besançon, dans le cadre de la marche pour le climat rejointe par les Gilets jaunes. Après une jonction dans une avenue d’Helvétie noire de monde, le cortège s’est arrêté place Flore, où l’un des portraits réquisitionnés de Macron est même apparu. Alors que les premiers rejoignent ensuite le quartier des Vaîtes, les seconds retournent place de la Révolution au festival « Livres dans la Boucle » pour y soutenir l’apparition du lanceur d’alerte Maxime Renahy.

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Parc Micaud, 14 h, c’est déjà l’effervescence. Ils sont plusieurs centaines à s’élancer pour le second acte de la marche pour le climat du week-end, après un vendredi dédié aux lycéens et à la jeunesse. On y retrouve Alternatiba et ANV-COP 21 en première ligne bien sûr, mais aussi plusieurs associations et partis tels Extinction rébellion, ATTAC, le collectif stop nucléaire, les Coquelicots contre les pesticides, Amnesty International, EELV, les Insoumis, ou encore le NPA.

 Surtout de nombreux anonymes tenaient à être présents, dont certains, entre deux slogans, brandissaient pancartes ou banderoles évocatrices : « réchauffe ton cœur pas le climat », « les dinosaures eux aussi pensaient avoir le temps », « RN57 projet dément », « l’élevage déforeste et détruit le climat », « phoque l’inaction climatique », « écologie les jaunes », « n’attend rien des politiques, agis ici et maintenant face au capital », « Macron champion du blabla... »

 Pendant ce temps, les Gilets jaunes se retrouvent place de la Révolution à environ deux-cents, comme les semaines précédentes. Leur feuille de route est claire : déambuler dans le centre pour y retrouver « les écolos », mais sans oublier leur action de soutien à 16 h au salon « Livres dans la Boucle. » Peu avant 15 h les deux cortèges se retrouvent avenue d’Helvétie pour former un ensemble d’au moins 1 000 protestataires, puis prennent la direction de la place Flore.

 

 

Un portrait de Macron brandi place Flore

Place Flore à 15 h 15, le site est réquisitionné par les manifestants afin d’y tenir audience. Rapidement, une grande part du défilé se mue en un « die-in », c’est-à-dire une hécatombe symbolique à même le sol. Alors que la circulation restait jusqu’alors globalement fluide, la ligne T2 du tramway est cette fois complètement interrompue. Les slogans n’en sont que plus déterminés, « et un, et deux, et trois degrés, c’est un crime contre l’humanité » étant l’un des plus cités.

 Alors que la sono résonne des interventions qui se succèdent, le cas des « décrocheurs » des portraits officiels du Président Macron est évoqué en faisant échos à l’opération du samedi 13 juillet dans la commune limitrophe de Roche-lez-Beauprè. Le 16 septembre dernier, deux militants ont été relaxés de manière inédite par le tribunal de Lyon, galvanisant la foule qui se fait lire le compte-rendu de décision dans un contexte de répression judiciaire quasi systématique.

 Peu après, comme un symbole, Claire Arnoux, venue en tant que militante Alternatiba, et Barbara Romagnan, ancienne député PS et maintenant à Génération-s, posent ensemble avec l’un des portraits réquisitionnés de Macron. Le rassemblement dure une trentaine de minutes, avant que la marche pour le climat ne reprenne le nord par la rue de Belfort afin de gagner les Vaîtes. La construction de cet « écoquartier » très controversé est actuellement à l’arrêt, mais la guinguette organisée le soir se voulait une continuité festive de vigilance jusqu’au dénouement définitif.

 

Le festival « Livres dans la Boucle » en ligne de mire

 Vers 15 h 45, plus d’une centaine de Gilets jaunes et d’autres sensibilités reprennent la direction de la place de la Révolution. Ils avaient pour objectif d’afficher leur solidarité avec le lanceur d’alerte Maxime Renahy, auteur du best-seller « Là où est l’argent » qui s’est vu refuser sa participation au salon « Livres dans la Boucle ». L’auteur, ancien espion de la DGSE dénonçant l’évasion fiscale, comptait bien s’y montrer, et c’est à l’entrée principale que l’événement débute.

 Vers 16 h, les manifestants s’y pressent tout en laissant les accès libres. Maxime Renahy prend la parole, et distribue plusieurs exemplaires de ses bouquins. Les slogans en particulier « liberté d’expression » fusent et s’étendent à tout le chapiteau, avant que le jeune homme ne se présente au check-point suivi de près par ses soutiens. Un passage en force de certains éléments amène à une percée presque générale, des dizaines de personnes « envahissant » le site.

 Brièvement, c’est la cohue. Les chants gagnent les oreilles des exposants et des visiteurs alors qu’un cahier de doléance est signé, y compris par des écrivains. Certains sont irrités, et Joseph Pinard, ancien député PS du Doubs qui tient un stand au salon, explose et assimile cette arrivée à la marche des fascistes sur Rome en 1922. Repartis après quelques minutes d’une prise bruyante et remarquée, les infiltrés d’un jour se dispersent ou rejoignent les Vaîtes.

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