Refus de contrôle de l’inspection du Travail : trois syndicats écrivent au ministre

Thierry Pétament, le patron d'Orchestral Services, avait mis fin de façon un peu cavalière à un contrôle dans une de ses onze entreprises. A-t-il voulu « créer un buzz médiatique et faire croire que tous ses salariés étaient derrière lui » ? C'est la thèse des syndicats de l'Inspection du Travail de Besançon.

orchestral

Thierry Pétament, le patron d'Orchestral Services, a-t-il voulu « créer un buzz médiatique et faire croire que tous ses salariés étaient derrière lui » ? C'est la thèse des syndicats de l'Inspection du Travail de Besançon. Dans L'Est républicain du 15 janvier, ce patron d'un groupe de nettoyage et de services à domicile, employant 870 salariés dans onze filiales, dont deux au Maghreb, annonçait mettre en congés payés les 70 salariés de deux sociétés objets de contrôles qu'il estimait excessifs. 
Thierry Pétament affirmait être victime du contrôle de trop, le douzième en deux ans. Il s'est alors mis hors de lui, mettant fin au contrôle. Deux jours plus tard, Jean Ribeil, le Directeur régional des entreprises, concurrence, consommation, travail et emploi (Direccte) publiait sur le site de son administration un communiqué remettant les pendules à l'heure : « les contrôles se sont déroulés dans le cadre normal de l'action de l'inspection du travail, et l'agent a agi de manière professionnelle avec une grande maîtrise. Je tiens à lui apporter mon appui sans faille ». 
Dans la foulée, la fédération patronale des services à la personne en a rajouté, parlant de « harcèlement administratif » et demandant au préfet de faire cesser les contrôles dans le groupe. De quoi faire réagir les syndicats de l'Inspection du Travail (CGT, CFDT, FSU) qui ont écrit au ministre afin de lui demander d'intervenir. Stéphane Thuillier, délégué CGT, dément le nombre de contrôles : « l'agent de contrôle l'a visité deux fois durant les deux dernières années, et dans deux sociétés différentes... Tout se passait bien, jusqu'à ce que le patron comprenne que le contrôleur savait des choses, il a alors pèté un câble ». Que savait-il ? Secret de l'enquête !
Les syndicats rappellent dans leur missive à Michel sapin que l'inspection du Travail a le droit d'intervenir sans s'annoncer : « c'est dans les conventions internationales, seules la Corée du Nord et la Birmanie ne les ont pas signées », ironise Stéphane Thuillier. Et de rappeler que chez PIP, là où s'est révélé le scandale des prothèses mammaires, tant que la Ddass prévenait de ses visites, elle n'a jamais rien découvert...
Thierry Pétament, que nous avons cherché à joindre dans l'après-midi, ne nous avait pas rappelé en soirée.

 
 

 

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