PSA Peugeot Citroën est face aux doutes

La seconde moitié de l'année 2012 aura été éprouvante : annonces de la fermeture d'Aulnay en 2014, suppressions de postes et menaces sur les autres sites, résultats des ventes en baisse. Dans le pays de Montbéliard il s'agissait aussi de se souvenir du siècle d'activité à Sochaux, et surtout de l'organisation de nombres de vies autour de l'industrie automobile. L'inquiétude pour l'avenir est diffuse. Elle ne commande rien d'autre qu'elle même.

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La direction de Peugeot Citroën Automobiles a présenté au comité central d’entreprise du 25 juillet 2012 un projet de réorganisation des activités industrielles, principalement de réduction des effectifs. La fermeture annoncée du site d'Aulnay a été un coup de tonnerre. Le nouveau gouvernement socialiste a demandé une expertise de ce plan Varin (du nom du président du directoire de PSA) à l'ingénieur Sartorius. Dans le même temps l’entreprise préparait la célébration des 100 ans du site de Sochaux à l’automne. La direction avait déjà annoncé, le 12 juillet, une baisse des ventes de 10 %, une prévision de pertes de 700 millions d’euros pour le premier semestre 2012 et une dépense de trésorerie de 200 millions d’euros par mois. Le projet prévoit le retour à l’équilibre en 2014. Il est admis que le groupe n’a pas de problème de trésorerie à court terme. L’endettement augmente modérement. Des cessions d’actifs ont permis ce maintien.

Le groupe PSA a diffusé le 9 janvier ses résultats pour l'année 2012. Ses ventes se chiffrent à 2.820.000 ( - 8,8%) pour les véhicules montés et 2.965.000 ( - 16,5%) en incluant les éléments détachés. Selon le constructeur : « la baisse des ventes du groupe reflète la crise qui frappe le marché automobile européen. Les marchés d'Europe du sud où le groupe est particulièrement présent, sont les plus impactés par la crise (France : - 13,3%, Espagne : - 14,9%, Italie : - 20,9%). La part de marché du groupe ressort à 12,7% en Europe. » L'ambition est  de poursuivre le développement en Chine, en Amérique latine et en Russie. La part des véhicules montés vendus hors d'Europe est passée de 24% en 2009 à 33% en 2011 et 38% en 2012. L'objectif est de 50% en 2015. Le manque à gagner consécutif à la suspension des ventes d'éléments détachés à l'Iran est relevé. PSA se félicite du lancement de la 208 (voiture la plus vendue en France toutes catégories en décembre dernier), de la ligne DS et des véhicules HYbrid4 (traction électrique et moteur diesel. « La montée en gamme est sur la bonne voie. » Le groupe souligne aussi qu'il reste leader en Europe s'agissant des réductions des émissions de CO2 avec une moyenne de 122,9 g de CO2/km sur l'ensemble de la gamme. Enfin l'année 2013 verra un record du nombre de lancements : 17 dans le monde dont 9 en Europe. 

Le plan de PSA se présente en quatre parties :
 - Adaptation du dispositif industriel et réduction des frais de structure en Europe
 - Réduction des coûts de production
 - Mise en œuvre de l’alliance avec General Motors
 - Défense des parts de marché de Peugeot et Citroën en Europe
En fait la stratégie « d’ajustement des effectifs à une production qui stagne », date déjà de 2007 : 9.376 reclassements et 2.231 départs volontaires à la retraite.

Une demande d’expertise comptable a également été faite en juillet 2012 par le CCE. Le cabinet d’expertise SECAFI en a été chargé. Une « phase transitoire » a été instaurée jusqu’à la fin des procédures d’information et de consultation.
Syndicats et direction ont ensuite convenu, lors du CCE extraordinaire du 25 octobre et sous la pression du gouvernement pour la direction, de négocier le volet social du plan Varin : Projet de Redéploiement des Emplois et des Compétences (PREC) et Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). Les organisations syndicales prennent ainsi acte, pour partie, des conséquences du plan.
Le rapport SECAFI a été communiqué le 11 décembre lors d'une réunion extraordinaire du CCE. A cette occasion, la direction a fait savoir que le total des suppressions de postes était encore plus important que prévu (voir article du 11 décembre).
Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, suite à la garantie financière accordée à la banque du groupe en octobre, a fait nommer un administrateur indépendant au conseil de surveillance, Louis Gallois. Quelle sera sa ligne de conduite ? D'autre part les modalités de l'alliance avec General Motors ont enfin été précisées (signature de trois projets communs de développement de plate-formes et de véhicules et création d'une co-entreprise dans les achats) avant que les résultats du groupe pour l'année 2012 ne soient rendus publics (voir l'encadré ci-dessus). Selon Pierre Moscovici, interrogé sur France Inter le 6 janvier et quelque peu énigmatique : «  il faudra sans doute aller plus loin. C’est aux dirigeants de Peugeot de clarifier cette situation (…) de mener les rapprochements qu’ils jugent utiles. » 

Dans ce dossier, différents points de vue sont exprimés, différents aspects de l’industrie automobile sont mis en évidence. L’importance du devenir de PSA pour l’Aire urbaine et l’ensemble de la région va sans dire. Il est fondé sur l'expérience humaine passée et présente, les perspectives que la collectivité saura se donner à elle-même et un contexte plus vaste.

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