Près de 4000 manifestants contre la loi travail en Franche-Comté

Le défilé le plus important s'est tenu à Montbéliard avec 1300 personnes. 1200 manifestants ont parcouru les rues de Besançon où, pour la première fois depuis longtemps, une prise de parole a conclu le défilé place Granvelle. Ils étaient 600 à Belfort, entre 300 et 400 à Vesoul, Lons et Dole, 120 à Saint-Claude.

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« Le vrai terrorisme, c'est celui des patrons, c'est le libéralisme, c'est Macron... » La soixantaine d'étudiants qui arrivent en cortège de la fac de lettres de Besançon par la Grande rue pour rejoindre la place de la Révolution, se font bruyamment entendre. Ce sont encore deux jeunes qui ouvrent les festivités en lisant un texte syndical moquant « Valls et Gattaz qui font semblant de se fâcher » alors que « la philosophie du texte [modifié] est toujours la même ».

Chaque portion du défilé a ses slogans et ses chansons. Le plateau du camion de Solidaires, en queue de cortège, est occupé comme d'habitude par des musiciens poussant la chanson de révolte, accompagnant de rythmes dansants le refrain « retrait, retrait, sans condition... » La fraction de la CFDT opposée à la loi a une sono très hard-rock des années 1980. La CGT et FO alternent airs plus classiques et slogans repris par quelques uns.

Des clowns dansant, ça égaye une manif...

Dès le début du rassemblement, on sent bien que l'affluence est moindre que le 31 mars. Rue Battant, avant le rendez-vous, un absent se justifiait un instant plus tôt : « je suis venu la dernière fois ». Même endroit après la manifestation, une habituée de la protestation avouait : « quand j'ai cherché l'heure sur internet, c'était déjà fini... » En fait, la multiplication des dates permet une mobilisation à la carte : « les uns viennent le samedi car ils ne peuvent pas faire grève la semaine ».

D'autres se sont réservés pour le 1er mai, ou attendent que les choses vraiment sérieuses commencent avec le débat parlementaire qui doit démarrer le 3 mai, date d'une manifestation parisienne et de nouvelles « mobilisations et initiatives », selon une déclaration intersyndicale lue à l'issue du défilé par Rachel Messousse, secrétaire de l'UD FO du Doubs. Une formule qui dit à la fois l'embarras et l'envie...

Cela faisait longtemps qu'une manifestation bisontine ne s'était pas conclue par la lecture d'un texte intersyndical.

Le parcours est émaillé d'un couac interne. A contrario de l'accord conclu, des étudiants font une halte devant la préfecture. José Avilès, secrétaire de l'UD CGT, leur annonce que la CGT poursuit jusqu'à Granvelle, que s'arrêter là signifierait une dispersion incontrôlée. Il se fait traiter de « soviet suprême ». Une brève explication franche solde l'incident, mais l'ambiance est un peu plombée. Des vieux militants ironisent : « on a aussi été jeune... »

Louis, un des animateurs du comité de mobilisation étudiant, assure que l'écart n'engage pas son collectif. Il n'en dira rien au micro où il improvisera une synthèse : « le retrait est possible, il faut poursuivre la mobilisation dans l'unité des salariés et des étudiants, comme en 2006 avec le CPE... Et quand bien même la loi serait votée, il faudrait maintenir la pression ».

Les étudiants se retrouvent ensuite à une trentaine sur le kiosque pour décider de la suite...

Des écoliers du village haut-sâonois de Pin en randonnée urbaine dont le trajet croise inopinément la manifestation...
Introspection ?
Cyrile Keller, secrétaire de l'UD CGT du Doubs, en pleine discussion avec Christelle Tisserand, secrétaire du syndicat Santé-Sociaux de la CFDT du Doubs.

 

 

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