Pole-emploi : 80.541 inscrits en Franche-Comté fin octobre

C'est la première fois que le nombre de demandes d'emploi dépasse 80.000... en « données brutes ». La fameuse « correction des variations saisonnières » permet de rester en-deça à 79.972 demandeurs d'emploi dans les catégories A, B et C fin octobre 2012.

taux de chômage fin 2012
Une majorité de femmes
Les femmes représentent 51,1% des 80.541 demandeurs d'emplois inscrits à Pôle Emploi (catégories A, B et C). Elles ne sont minoritaires (49,2%) que dans la zone d'emploi de l'aire urbaine Belfort-Montbéliard-Héricourt) et très nettement majoritaires dans le bassin de Morteau (57%) où le taux de chômage est l'un des plus bas de France.
Les inscrits depuis plus d'un an représentent 38,2%, les moins de 25 ans 18,5%, les plus de 50 ans 21,2%.
C'est dans le Territoire de Belfort que l'évolution sur un an est la plus importante (+14,7%, A, B et C), devant la Haute-Saône (+14,2%), le Doubs (+9,7%) et le Jura (+9%).

 

Selon les statistiques officielles, 80.541 demandeurs d'emploi étaient inscrits fin octobre 2012 à Pôle Emploi dans l'une des trois catégories A, B et C. Autrement dit, des personnes « tenues de faire des actes positifs de recherche d'emploi », qu'elles soient sans emploi (A, 53.450 inscrits) ou en activité réduite (B et C, 27.091 inscrits). C'est également sans compter les demandeurs d'emploi en stage (D) ou en contrat aidé (E). Mais là, il est difficile de déterminer qui, parmi les 21.531 contrats aidés et les 12.344 stagiaires du dispositif régional de formation professionnelle continue, qui est ou non inscrit à Pôle Emploi...

« Conjoncture dégradée »
selon la Banque de France

L' « indicateur du climat des affaires de l'industrie régionale » de novembre 2012 de la Banque de France « se redresse légèrement mais se positionne toujours défavorablement » dans un « climat conjoncturel régional qui reste degradé ». Il se situe à un indice 86 (91 pour la France) avec une base 100 en novembre 2003. Cette note passe en revue tous les secteurs d'activité de la région au regard des déclarations de chefs d'entreprises qu'elle a interrogés.
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Quoi qu'il en soit, ces 80.541 personnes n'étaient plus que 79.972 après application de la fameuse « correction des variations saisonnières ». Cette CVS consiste à appliquer aux chiffres bruts des coefficients sensés gommer « des phénomènes récurrents, de type saisonniers, qui ne reflètent pas des mouvements de nature économique » et ne garder ainsi que « les composantes liées à la tendance, au cycle et à certaines irrégularités ». Comme les compteurs annuels sont remis à zéro fin février, on sera bientôt fixé sur les statistiques de l'emploi. 

+15,7% de chômeurs selon Pôle Emploi,
+8,4% selon le Bureau international du Travail

Ceci étant, on est obligé de constater que, données brutes ou CVS, l'évolution sur un an est la même : le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A a crû de 15,7%. Pour les trois catégories A, B et C, il a augmenté de 11,1% en données brutes, de 11,2% en données corrigées... La tendance à la dégradation est bel et bien là : le nombre de chômeurs qui n'ont même pas un petit boulot de rien de tout à se mettre sous la dent augmente davantage que celui des chômeurs qui trouvent un petit job de temps en temps. Quand aux irrégularités, elles demeurent dans une marge de 0,1%... Celle-là même qui permet de rester sous les 80.000 chômeurs.

254.610 emplois salariés
La Franche-Comté avait 258.279 emplois salariés au second trimestre 2011 selon l'INSEE, elle n'en avait plus que 254.610 au second trimestre 2012, soit 1,4% de moins.
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Quant au taux de chômage de 9%, issu d'une autre façon de mesurer, celle du Bureau international du Travail, il s'agit de celui du second trimestre 2012. La définition du chômeur selon le BIT n'est pas celle du demandeur d'emploi du ministère du Travail. Le chômeur du BIT n'a pas travaillé du tout depuis une semaine, est disponible pour prendre en emploi dans les quinze jours, a cherché un job dans le mois qui précède ou en a trouvé un dans les trois mois à venir. La mesure ne relève pas de statistiques établies par Pôle-Emploi, mais d'une enquête réalisée chaque trimestre par l'INSEE. En prenant les résultats de ces enquêtes, on note une différence sensible entre les deux méthodes. Le taux de chômage calculé par l'INSEE était de 8,3% au second trimestre 2011. Soit en un an une augmentation de 8,4%, près de deux fois moins que l'augmentation du nombre d'inscrits à Pôle Emploi...

Fins de contrat et de mission en hausse

Cela peut amener à méditer sur qui on compte. Et à interroger certains chiffres dont ceux des entrées et des sorties de Pôle Emploi. En un an, 101.675 inscriptions et 91.498 sorties ont été enregistrées. Y a-t-il eu pour autant 10.177 chômeurs de plus ? Non. Seulement, si l'on ose dire, 8.072 demandeurs de plus dans les catégories A, B et C.  Quant aux offres d'emplois collectées par Pôle Emploi en un an, elles ont été 44.931... dont seulement 18.898 d'emplois dits « durables », c'est à dire de plus de six mois.
En fait, ces chiffres ne démontrent rien. Ils ne tiennent notamment pas compte des emplois pourvus par d'autres voies que ce qui reste du service public. Ils ne disent rien du travail au noir. Ils disent peu de choses de l'intérim, sauf que celui-ci recule : 12.929 intérimaires travaillaient fin août, 15.393 un an plus tôt (différence de 2.464). Cela correspond assez à l'augmentation de 17,1% en un an du motif « fin de mission » pour les inscriptions à Pôle Emploi, moins à leur nombre : 9.903. Ce sont d'ailleurs les 23.644 motifs pour « fins de contrat » qui représentent le gros contingent de l'augmentation des inscriptions sur un an : +14%, c'est près de 3.000 personnes contre moins de 1.500 pour les fins de mission.

Hausse des entrées en stage

Ces derniers chiffres disent bien que la précarité du travail est omniprésente. Il suffit de les comparer avec les 2.451 motifs d'inscription pour « licenciement économique » (+14,4%) qui sont désormais beaucoup moins importants que les « autres licenciements » (8.028, +10,4%, pour faute, inaptitude, insuffisance, etc.), moins que les « démissions » (3.320, + 18,5%, taux dénoncé par les syndicats), voire les 40.182 « autres cas » (-7,1%) parmi lesquels figurent les ruptures conventionnelles, elles aussi en augmentation selon les syndicats.
Notons la remarquable « absence d'actualisation » (37.409 personnes, -3,4%) comme premier motif de « sortie » de Pôle Emploi, loin devant les 18.762 reprises d'emploi (-5,6%), les 8.527 radiations administratives (-9,3%) ou les 9.598 entrées en stage (+14,1%).  Que le départ à la retraite ne concerne que 342 chômeurs (+71%) « sortant » de Pôle Emploi témoigne enfin du recul de l'âge de la retraite et de l'épuisement depuis quelques années des dispositifs de pré-retraite qui accompagnaient les plans de suppressions d'emplois.


 

 
 

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