Les opposants aux « aéroports de trop » ont manifesté à l'entrée de celui de Dole-Tavaux de midi à 15h30 samedi. Militants politiques, défenseurs de l'environnement, élus franc-comtois et bourguignons d'Europe Ecologie Les Verts et du NPA ont distribué des tracts aux automobilistes de passage sur le rond-point face au site. Après un affichage et un repas commun à l'abri d'une pluie incessante, Pascal Blain, du collectif « Dole-Travaux l'aéroport de trop », a rappelé que « les subventions publiques devraient aller ailleurs et, sans le low cost, les aéroports du type de Tavaux, Longvic et une cinquantaine d'autres de cette taille en France seraient fermés depuis longtemps ». Les pratiques de « dumping fiscal et social notamment de la compagnie Ryanair » (60% du trafic pour Dole Tavaux) ont été dénoncées également par la vice-présidente EELV du Grand Dijon, Catherine Hervieu, en plus des « dégats environnementaux du transport aérien et de la mise en concurrence des différents types de mobilités». La conseillère municipale dijonnaise a précisé que « la route et le réseau ferré conduisent déjà facilement aux aéroports internationaux. » Comme Pascal Blain, elle considère que la question du transport aérien « doit être posée à l'échelle inter-régionale et sans jouer la rivalité entre les territoires. »
« Stopper la fuite en avant de Christophe Perny »
Claude Buchot, viticulteur à Maynal dans le sud du Jura, est intervenu au nom du collectif « Jura Notre Dame Des Landes ». Proche du président du conseil général du Jura Christophe Perny lors de la campagne des cantonales en mars 2011, il ne cache pas sa déception : « A l'époque, Christophe Perny s'était prononcé contre l'aéroport et s'était engagé à ne pas le soutenir. »
Les manifestants ont interpellé le président du conseil général du Jura sur la « fuite en avant que représentent les dépenses de près d'1 million d'euros par an ». Pour Marc Borneck, 1er vice-président du Grand Dole, « des gens au-delà de Dole s'interrogent sur le sens du soutien public accordé à cet aéroport et Christophe Perny perd de la crédibilité politique alors que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault défend une politique de restrictions budgétaires. »
Pascal Blain avait invité Christophe Perny ce jour de manifestation « sans trop croire bien sûr à sa venue ». Il attend désormais quelques semaines avant de solliciter le président du conseil général pour obtenir « un bilan objectif et honnête sur la situation économique de l'aéroport et sa viabilité. » Selon lui, « le conseil général du Jura aura à demander un soutien financier lors de la prochaine séance de complément budgétaire de la Région et un dossier sera alors constitué. Nous souhaiterons en prendre connaissance quand il sera prêt et y mettre notre grain de sel. »
