Planoise : la fusion de la carte scolaire promet des vagues pour janvier

Le conseil départemental du Doubs a décidé de l'unification des secteurs de recrutement des collèges Diderot et Voltaire que l'Éducation nationale pourrait entériner le 26 janvier. La FSU dénonce un projet précipité et propose de revoir la carte scolaire au niveau de l'agglomération. Une enseignante de SUD trouve dangereux de regrouper une classe d'âge sur un même collège. Des parents d'élèves ont lancé une pétition en ligne pour s'opposer au regroupement.

La perspective de fusionner les secteurs de recrutement des deux collèges de Planoise, Voltaire et Diderot, a été activée mardi 19 décembre par un vote du conseil départemental du Doubs. Il s'appuie sur un article du code de l'Education qui lui permet de décider de partager un secteur de recrutement sur plusieurs collèges « lorsque cela favorise la mixité sociale ». Il invoque un sureffectif au collège Diderot à la prochaine rentrée, qui « s'aggravera en 2019 », pour projeter de « définir un secteur unique de recrutement à la rentrée 2018 » avec « prise d'effet à la rentrée 2019 ».

Pouvant accueillir 700 élèves, situé en REP+réseau éducation prioritaire renforcée, Diderot en scolarise aujourd'hui 633 et devrait en avoir 657 à la rentrée 2018 et 705 à la rentrée 2019. Avec 800 places, Voltaire accueille 530 élèves, les projections faisant état de 560 élèves à la rentrée 2018 et 560 à la rentrée 2019. 

Le département s'appuie également sur une mixité sociale quasi absente au collège Diderot qui concentre 78% d'élèves issus de catégories sociales « défavorisées », autrement dit populaires, contre 43% pour le collège Voltaire. Alors que Diderot scolarise exclusivement des enfants et adolescents de Planoise, Voltaire en accueille aussi des communes voisines d'Avanne-Aveney, Granfontaine, Montferrand-le-Château, Thoraise et Vorges-les-Pins. En revanche, les jeunes de Beure vont au collège Lumière, tandis que ceux d'Arguel, Larnod, Pugey ou du quartier de Rosemont vont à Victor-Hugo, au centre-ville.

L'inspection académique envisage pour sa part une répartition par niveaux des élèves. Les 6e et 5e iraient à Voltaire, les 4e et 3e à Diderot. Ce faisant, le DASENdirecteur académique des services de l'Education nationale s'appuie sur un vote de principe du CDEN du 13 décembre en faveur d'une « mixité sociale accrue ». 

Principale organisation syndicale d'enseignants, la FSU s'est dite « consternée » dans une lettre adressée à la présidente du conseil départemental Christine Bouquin, au DASEN, au recteur et au préfet. Sur la forme, elle trouve « inacceptable de s'appuyer sur un vote portant sur une idée de principe pour essayer de faire valider une application concrète qui n'a reçu l'aval de personne ». La FSU dénonce aussi un « calendrier contraint » destiné selon elle à « éviter tout débat ».

Sur le fond, la FSU, qui réunit dans sa réaction le premier degré (SNUipp) et le seconde degré (Snes), estime que « la solution proposée ne réglera aucun problème de fond, mais en créera d’autres : le quartier de Planoise est confronté à une hausse des effectifs élèves ainsi qu’à un manque de mixité sociale sur le collège Diderot. Se contenter de rebattre les cartes entre les deux collèges du quartier permettra de donner à court terme un peu d’oxygène au collège Diderot, au prix de la perte de son label REP+ (et donc des moyens afférents) et d’une nette dégradation de la situation du collège Voltaire, dont l’impact passerait en pertes et profits. »

 

 

 

 

 

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