Norbert Marteau : « L’idéologie des ordonnances, c’est le patron-papa… »

Le secrétaire général adjoint de la CFDT santé-sociaux du Doubs explique pourquoi son syndicat sera dans la rue au côté des opposants au projet du gouvernement. Mais il estime que la hiérarchie des normes « n'est plus le débat » car « tout est blindé avec les branches ».

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Le syndicat CFDT santé-sociaux du Doubs repart contre les ordonnances comme il l'a fait contre la loi travail ?

Ce n'est pas la même chose, le débat est un peu différent, le contexte n'est pas le même. Mais oui, on sera dans la rue... L'intersyndicale est plus accueillante, ce qu'on a toujours espéré. On souhaite des revendications communes et en sortir ensemble... Le choix unilatéral du 12 septembre de la CGT ne sert pas le mouvement. Il fallait choisir le 22, le jour de la présentation des ordonnances au conseil des ministres...

Mais vous appelez quand même à manifester le 12 a contrario de votre confédération...

Nous espérons même un communiqué intersyndical commun. On voudrait ajouter l'idée que ces ordonnances ont été pensées avec une définition du dialogue social archaïque. Il faut tenir compte du contrat de subordination, c'est Laurent Berger qui le dit... Macron et le gouvernement sont malins et stratégiques, leur projet est millimétré, il y a tout pour faire exploser le front syndical, voyez ce qui se passe à FO...

Demandez-vous comme la CGT, la FSU, Solidaires et plusieurs UD-FO comme celle du Doubs, le retrait des ordonnances ?

Non. C'est plus compliqué. Il faut tout réécrire avec une autre conception. Par exemple, je ne veux plus qu'on parle de la hiérarchie des normes, ce n'est plus le débat : tout est blindé avec les branches.

Le dialogue social ou la négociation de branche peuvent exister sur le papier, mais pas en réalité si le patronat n'y est pas...

On est en train de redéfinir les branches, de passer de 700 à 70 ou 80. En 2018, il n'y aura plus que quelques branches étendues et les patrons ne pourront pas s'en détacher. Ma clé de lecture, c'est davantage le terrain que les textes. La vision idéologique des ordonnances actuelles, c'est le patron-papa qui décide pour les salariés...

Comment voyez-vous la suite ?

Le 12 ne suffira pas. On n'a aucun appui politique, les partis ont explosé...

Il y a quand même la France insoumise et son rendez-vous du 23 septembre...

Oui, mais ça ne fait pas l'unanimité. Mélenchon et son attitude font partie du piège... 

Que dit la base ? Comment réagissent les salariés autour de vous ?

Dans ma boîte, ils me demandent à quelle heure il faut manifester, mais ils ont l'habitude. Ça va être la surprise, mais c'est quand même court de mobiliser pour mardi pour que ce soit décisif.

Vous pensez qu'il faudra d'autres étapes ?

Oui, il faudra faire autre chose...

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