Naturalisation : au mérite ?

Tous deux sont venus à Besançon pour étudier. Stéphanie Krapoth d'Allemagne, Boukar Dogo du Niger. Ils reviennent sur leurs parcours après la cérémonie à la préfecture de région où ils ont reçu leurs certificats de naturalisation. Selon la Cimade, la situation globale des demandeurs n'a pas vraiment changé après les élections de 2012.

salons pref naturalisations

Le 6 décembre à la Préfecture de Besançon, Stéphanie Krapoth et Boukar Dogo ont, avec une cinquantaine d’autres personnes, reçu leurs certificats de naturalisation. Depuis avril 2009, la demande de naturalisation est reçue et traitée d'abord en préfecture. Le 16 octobre 2012, le gouvernement socialiste a publié une circulaire sur l’accès à la nationalité présentée comme réduisant les obstacles instaurés par le gouvernement précédent. Le ministère de l’Intérieur a en effet annoncé une chute de 45 % des naturalisations entre 2011 et 2012. La logique à l’œuvre : considérer l’accès à la nationalité comme les politiques d’entrée et de séjour, avec suspicion et pour dissuader. Selon des organisations comme la Cimade (qui héberge et soutient les migrants) : « la naturalisation est devenue une sorte de récompense devant couronner un parcours d’intégration réussi. Pourtant les parcours d’intégration ne sont pas linéaires. Et si l’obtention de la nationalité française est un choix qui peut revêtir une importance toute particulière dans le parcours d’une personne étrangère, il ne saurait s’agir d’un diplôme ou d’une récompense ultime. Malheureusement, la circulaire publiée par le gouvernement de François Hollande s’inscrit dans cette même logique… La naturalisation doit être repensée dans le cadre global des questions d’intégration. Or, la première pierre pour l’intégration d’une personne étrangère réside dans la stabilité de son séjour. Il s’agit donc d’abord de sortir les personnes étrangères de la précarité administrative et sociale dans laquelle elles sont condamnées en rétablissant la délivrance de cartes de résident et de cartes de séjour temporaires de plein droit. »
Les parcours de Mme Krapoth et de M. Dogo, rencontrés quelques jours après la cérémonie, sont forcément singuliers. Ils rendent compte d’interrogations, de difficultés, de capacités personnelles et « socio-culturelles » à y faire face, d'espérances, sans prétendre à être emblématiques.  

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