Comment vous êtes-vous préparé à cette nouvelle fonction ?
D'abord, on regarde quels sont les camarades qui ont les capacités et l'envie. Ensuite, comment on y porte un militant. J'ai quitté mon entreprise il y a un an et je suis depuis permanent syndical. Il y a une politique de cadres à la CGT, on regarde comment payer un salarié. Pendant 30 ans, j'ai souhaité garder un pied dans mon entreprise...
Dans quelles proportions ?
10 à 20 % l'an dernier, mais ça s'est fait progressivement. En 1995, quand je suis devenu secrétaire de l'union locale de Dole, je passais un jour par semaine au syndicat. En 1999, quand je suis devenu secrétaire de l'union départementale du Jura, j'ai été à 50 % au syndicat. Et de 1999 à 2010, j'ai eu de plus en plus de responsabilités. J'ai pris des dossiers régionaux, comme la formation professionnelle, les finances régionales... En 2009, j'ai été élu à la direction nationale de la CGT : la commission exécutive confédérale.
Avez-vous un engagement politique ?
Jamais. C'est une question de principe. Il faut séparer les choses pour éviter les critiques qu'on entend ça et là...
Vous êtes le fils de Maurice Faivre-Picon...
Oui, il a une étiquette ! Il est communiste, il a été conseiller général, conseiller régional, maire de Damparis. Il a 85 ans et est satisfait de voir que j'ai des responsabilités syndicales importantes.
Quelle est votre carrière professionnelle ?
J'ai passé un DUT de gestion des entreprises et des administrations à l'IUT de Besançon. Je suis entré comme comptable à l'entrepôt Intermarché de Rochefort-sur-Nenon en décembre 1981, puis j'ai monté les échelons jusqu'à devenir agent de maîtrise. J'ai été délégué syndical dès 1982, dans cette entreprise qui débutait, j'ai croisé des militants chevronnés à l'union locale...
Quel a été votre premier dossier ?
Une grève de cinq jours en 1984...
Quel était l'enjeu ?
Les salaires. Nous étions tous au smic et les conditions de travail étaient difficiles. Nous avons obtenu une prime d'équipe, des augmentations et des jours de récupération... Je me suis très vite plongé dans le code du travail. La loi sur les négociations annuelles obligatoires datait de 1982, on l'a appliquée dès 1983. Je me suis aussi passionné pour la défense juridique. J'ai été juge aux prud'hommes, j'ai fait beaucoup de défense. Encore récemment, j'ai été au tribunal d'instance de Besançon à propos d'un litige sur des élections professionnelles à la clinique Capio Saint-Vincent où une section s'est montée en juin et a eu des problèmes. On est habitués à réagir dans l'urgence, c'est notre quotidien..
Hors du syndicat, que faites-vous ?
Je restaure des motos anciennes, le roule parfois sur circuit avec une moto de course. Je suis amateur de motos italiennes : Guzzi et Ducati...