Les Franc-Comtois arrivent à Paris : « j’ai une réunion moi »

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8h15, gare de Lyon baignée de lumière à Paris. Mission ce matin : faire parler de leur séjour dans la capitale aux Franc-Comtois qui y arrivent. Mission impossible au final. Quelques personnes seulement occupent le centre du hall 1. Les charriots remplis des journaux invendus circulent sans bruit sur les quais, ceux mécanisés qui transportent les « produits gourmands » vers les TGV font un boucan du tonnerre.
Les voyageurs franc-comtois arrivant de Belfort et Besançon ne s'attardent pas. Aussitôt qu'ils posent le pied sur le quai, ils sont comme happés sur le parvis extérieur ou dans les sous-sols des transports urbains. Ils deviennnent ainsi des Parisiens comme les autres... Une première vague se présente à 8h37, deux heures après le départ de la gare TGV de Besançon, deux heures trente après celle de Belfort-Montbéliard. C'est le flot des habitués, des réguliers des « journées complètes » à Paris.

« J'ai une réunion moi ! » Le cadre cravaté est attendu lui, il sera le seul à franchir la limite de la courtoisie en dépassant la locomotive à l'arrêt. Une silhouette menue se détache : Michel Faivre Picon, le secrétaire général de l'union régionale CGT. Membre de la direction nationale, il se rend à Montreuil au siège du syndicat. Puis le flux des hommes d'affaires, des universitaires et des syndicalistes se tarit. Nonchalamment, des hommes en survêtement ferment le ban. Mais ce sont des footballeurs alsaciens embarqués à Mulhouse… Les Franc-Comtois se sont éclipsés.

9h : annonce d'un retard d'une heure trente puis de deux heures pour le TGV prévu à 9h07. En revanche celui qui devait arriver à 10h37 n'est repoussé que d'un quart d'heure.

« Est-ce que vous venez de Franche-Comté ? » Les deux jeunes gens, évidemment pressés, prennent quand même le temps d'écouter mon laïus. Ils vont réserver des places pour un concert de rock à Bercy et en viennent à me dire… qu'ils sont Dijonnais. 

11h07 : quatre agents de la SNCF déballent des cartons et se disposent de part et d'autre du quai pour offrir des petits cadeaux aux voyageurs. Il s'agit de s'excuser auprès de ceux qui ont été retenus deux heures en rase campagne. Qui s'attardera encore pour répondre à mes questions ? Les Bourguignons défilent, quelques Bisontins suivent. Voici Alain Fousseret, souriant comme souvent, 3ème vice-président Vert au conseil régional chargé des transports, quelle aubaine ! « Désolé mais on m'attend, je ne suis pas disponible. » Il court également après les deux heures de retard. 

Les voyageurs franc-comtois, même ceux repérables à leurs petits cadeaux SNCF, ont tous disparus. Pas non plus de cafés alentours ou imaginer les renontrer, uniquement « Les deux Savoie », « Paris-Lyon » ou « L'Alsacien ». 

Un quatrième train se présente à 12h37. Margot, pizzaiolo à Frais près de Belfort, rend visite à son amoureux. Elle ne connait pas encore bien Paris : « c'est la deuxième fois que je viens, j'adore, ça bouge, j'aimerais beaucoup m'y installer ». Awa, étudiante en informatique à l'Université Tecnologique de Belfort Montbéliard depuis la rentrée de février, vient retrouver des amis et de la famille. Originaire du Sénégal, elle découvre Belfort et la Franche-Comté, se réjouit à présent « de visiter la Tour Eiffel, les Champs-Elysées, des sorties au resto et en boîte ». Elle ne redoute que les transports.

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