Le psycho-physiologue Hubert Montagner s’offusque de la « dérive corporatiste des syndicats »

Ancien professeur à la fac de sciences de Besançon, ancien directeur de recherche à l’INSERM, il est de ceux qui ont contribué à la concertation pour la refondation de l'école. La réforme des rythmes est capitale à ses yeux.

Le refus manifesté par les syndicats des enseignants du primaire, SNUipp en tête, relève pour Hubert Montagner du corporatisme, voire du poujadisme dixit. « C'est obscène », s'emporte celui qui est l'origine de l'antenne petite enfance de Besançon, « je ne comprends plus rien. Je ne confonds pas les enseignants et les syndicats d'enseignants. L'école n'appartient à personne, elle est un bien commun de la nation. C'est l'intérêt de l'enfant qui doit être l'impératif. J'interviens beaucoup publiquement sur cette question des rythmes, auprès des élus locaux, des enseignants, des parents d'élèves (M. Montagner est membre du conseil scientifique de la FCPE avec François Dubet et Phillipe Meirieu notamment, NDLR). On admet mes arguments sur le bienfondé d'une réforme des rythmes et puis les intérêts particuliers reprennent le dessus. C'est vrai que la méthode du ministre est critiquable mais il faut considérer l'enfant, ses particularités, son développement et le temps scolaire actuel est insupportable. »

En conclusion d'un article sur les « tiers temps » (temps passés en dehors de la famille et de l'école) qu'il nous a communiqué, il écrit : « il est nécessaire de concevoir les « tiers-temps » pour qu’ils permettent d’abord à chacun de s’installer dans la sécurité affective et ainsi de relativiser ou déminer ses peurs, blocages affectifs et/ou inhibitions, de réduire ses inquiétudes, son anxiété et ses angoisses, de (re)prendre confiance en soi et dans autrui, et de développer peu ou prou l’estime de soi. En évitant de l’enfermer dans des activités imposées et formatées, fussent-elles labellisées loisirs… La transformation de l'école en écosystème dans lequel l’enfant-élève est au centre des interactions entre l’équipe pédagogique, les familles, les autres acteurs (RASED, autres éducateurs, animateurs…), les associations, clubs et autres entités concernées, les responsables académiques et politiques, est nécessaire pour qu’il puisse vivre ses trois temps (accueils avant, après la classe et pendant la pause méridienne) dans la complémentarité, les interactions constructives et sans rupture… et pour que les égoïsmes, intérêts personnels, idées toutes faites, idéologies… puissent être dépassés. »

 

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