Le préfet du Jura interdit les sentiers de randonnée et la forêt puis rétropédale…

Devant les protestations, il a précisé deux jours plus tard que cela ne remettait pas en cause l'autorisation de sortie quotidienne d'une heure dans un rayon d'un kilomètre autour de chez soi. La Ligue des droits de l'homme a formé un recours gracieux contre le texte.

sentier

C'est sans doute un signe de la nervosité des pouvoirs publics. Le préfet du Jura, Richard Vignon, a pris vendredi 3 avril un arrêté interdisant jusqu'au 15 avril l'accès aux sentiers pédestres, chemins de randonnée, pistes cyclables, forêts, parcs et plages dans tout le département aux piétons, cyclistes et véhicules non motorisés. Devant la levée de boucliers, il a fait en partie marche arrière dimanche en milieu d'après-midi, précisant que cela ne remettait pas en cause le droit de sortir dans un rayon de un kilomètre une fois par jour autour de chez soi pendant une heure. (voir ici sur le site de la mairie des Rousses, nous ne l'avons pas trouvé sur celui de la préfecture).

Il faut dire que son arrêté est plutôt mal rédigé, maladroit et pas très bien argumenté.

Dans les motivations, il est notamment expliqué que « les mesures de confinement ne sauraient à elles seules suffire à endiguer la propagation du virus compte-tenu de la durée de la période d'incubation, estimée à 14 jours, au cours de laquelle la personne porteuse du virus n'en présente aucun des symptômes ». On n'insistera pas sur le fait que sans campagne massive de test, on ne sait pas qui est porteur asymptomatique, infecté ou immunisé. Et que dans ce cas, la meilleure protection est le confinement, mais on nous dit que cela ne suffit pas.

Sauf qu'une autre motivation explique qu' « il y a lieu de renforcer les mesures de confinement d'autant que la période de congés et les conditions météorologiques actuelles sont propices à favoriser les sorties individuelles ou familiales ». Mais de quels congés parle-t-on ? Sans doute des congés scolaires de la région parisienne et d'Occitanie qui commencent en effet ce week-end, alors que les Franc-Comtois ne le seront que dans deux semaines. On avait pourtant compris qu'il était interdit de partir en vacances... Sauf, peut-être pour venir dans le Jura où, autre motivation de l'arrêté, « les forces de l'ordre ont constaté une fréquentation importante et croissante du nombre de personnes présentes sur tous les sentiers pédestres ou cyclables, forêts, parcs et plages du département ». Qui va cependant croire qu'en plus de sillonner les rues des villages, les gendarmes ont le temps de surveiller « tous » les sentiers forestiers et/ou de randonnée ?

Le texte a en tout cas fait réagir assez violemment quelques Jurassiens qui estiment respecter le confinement. Ils ont cru, comme nous, qu'il n'y avait plus le droit de marcher ou courir sur les chemins ou dans les bois puisque le préfet l'avait décidé.

 

 

Ces réactions ont conduit le préfet à préciser que son texte ne remettait pas en cause l'autorisation de sortir une heure par jour dans un rayon de un kilomètre autour de chez soi. Reste à souhaiter que personne n'ait été verbalisé en vertu de l'arrêté du 3 avril pour avoir fait son footing en forêt. Nombreux sont les coureurs qui préfèrent pour leurs articulations courir sur un chemin un peu meuble que sur du macadam...

 

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