La parité intégrale enfin !

On va enfin parler des élections départementales... Peut-être... Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

On va enfin parler des élections départementales... Enfin peut-être : « la campagne sera courte », assure le sortant socialiste d'une petite ville. Comme il n'y a pas d'élections départementales à Paris qui est à la fois commune et département, les rédactions des grands médias audiovisuels implantés dans la capitale risquent une fois encore de passer à côté d'un scrutin qui paraît surréaliste dans une mégapole. D'ailleurs, il parait souvent surréaliste en milieu urbain. « Qui connaît le conseiller général actuel ? », demande ainsi Philippe Gonon, candidat UDI dans l'un des six cantons bisontins. Réponse : pas grand monde.

Qui connaît le contour du canton où il vote ? La réponse est du même tonneau. Le pire est que cette méconnaissance propre au milieu urbain risque d'être cette fois partagée par les électeurs ruraux. « A Saint-Julien (Jura), quand les électeurs vont recevoir les papiers du canton de Saint-Amour, certains vont se dire : ce n'est pas mon canton, le facteur s'est trompé », dit Hélène Pélissard (UMP). Elue sortante du premier, elle l'a vu fusionner avec deux autres, Arinthod et Saint-Amour, et une commune de celui de Beaufort ! 

Sylvie Vermeillet, présidente de l'association des maires du Jura, craint des réactions à l'emporte pièce : « Quand les habitants de Nozeroy vont découvrir qu'ils sont mariés avec Clairvaux et Saint-Laurent, certains risquent de voter FN ! » Bigre ! C'est à croire que l'extrême droite présenterait une chèvre, elle pourrait casser la baraque tant les gens pourraient être surpris. « Neuf électeurs sur dix qu'on rencontre ne savent pas qu'il y a des élections cantonales », souligne Philippe Gonon. « Quant à la réforme, ils planent à 5000 ! Notre campagne n'est donc pas sur le fond, mais sur la pédagogie de l'institution. On craint une abstention massive, on parle de 70%... »

Décidément, les risques FN et abstention sont le refrain politique du moment. A vrai dire, le gouvernement n'a rien fait pour les conjurer en jouant avec la réforme territoriale, supprimant puis rétablissant les départements, prévoyant les élections à l'automne puis au printemps, alors que le débat parlementaire sur les compétences n'est toujours pas terminé...

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? On aurait voulu masquer la véritable avancée qu'est l'introduction de la parité intégrale qu'on n'aurait pas fait autrement.

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