A huit mois de l'élection des chambres d'agriculture, le syndicat symbole de l'agriculture paysanne défend des créations d'emplois, une politique d'installation et d'ouverture aux hors-cadre familial. Pour ses 30 ans, il a démontré à Arthenas, en Petite montagne, la force d'attraction d'un autre monde agricole. Avec notamment Sous les pavés la ferme de la Compagnie théâtrale de la Carotte (photo ci-contre).
« Il y a 150 ans les Homo Sapiens-Sapiens faisaient du lactose sauvage... ». Nous sommes au théâtre, donc en 2168. La pièce Sous les pavés la ferme se joue dans une ferme de la Petite montagne jurassienne, à Arthenas, chez Alexandre Camuset. Nanties d'un matricule imprimé sur une étiquette ressemblant furieusement aux boucles d'oreille des animaux d'élevage, Blanchette et Noiraude, guides Homo Clonus-Clonus, font visiter 2018 à un troupeau de leurs semblables, les spectateurs, vieillis de 150 ans dès lors qu'ils ont pénétrés sous une vaste tente !
Par la magie d'un petit bonbon vert qui leur a été distribué en même temps qu'une étiquette faisant aussi d'eux des Clonus-Clonus, le voyage dans le temps est instantané et l'on se retrouve aujourd'hui. A visiter une ferme d'époque avec les yeux d'une humanité mutante ayant dompté les biotechnologies au point de se passer d'agriculture, et d'agriculteurs, pour se nourrir...
C'est le prétexte pour passer devant quelques tableaux réalistes et poétiques, parfois poignants, sur la crise traversée par l'agriculture d'aujourd'hui. Un paysan à l'ancienne, dépressif car la situation économique de sa ferme n'est pas brillante, dialogue avec sa fille, Granada. « Tu trouves normal d'écraser les autres pour exister ? », demande-t-il en référence à un voisin qui reprend toutes les terres disponibles au point d'empêcher des jeunes de s'installer. Elle lui fait la leçon : « Mais Papa, c'est la réalité qui est comme ça ! » Il ironise, sarcastique : « C'est à l'école de commerce que tu as appris ça ? » Elle se cabre : « Mais Papa, je suis au lycée agricole... » Il lâche tristement : « Je ne pourrais pas me regarder dans la glace avec des idées comme les tiennes... »
Les spectateurs découvrent la ferme, les animaux, les bâtiments, les techniques. On est scotché par un moment de grâce : la comédienne Daphnée Amouroux captivant une chèvre par un chant. On rit beaucoup des descriptions des mœurs d'aujourd'hui vues d'un supposé futur de progrès. On est touché, ému, du discours que le paysan tient à sa vieille vache Luciole, tarie, qu'il refuse d'envoyer à l'abattoir : « rien que pour les emmerder, il faut que tu vives... » Le commentaire de Blanchette fait sourire : « en 2018, les gens prenaient parfois des initiatives ».
En quittant le poulailler, décrit comme une pièce de musée, on passe devant un petit groupe de conspirateurs d'où sortent de drôles de phrases : « on organise un grand rassemblement pour les agriculteurs soient heureux ! » Mais déjà nous voilà devant Granada qui lit la lettre par laquelle on apprend que le lait ne sera plus ramassé... La colère la saisit, mais son père, fataliste, se contente de dire : « en attendant, faut que j'aille traire... ».
Quand elle croise les conspirateurs qui sont en fait des syndicalistes en manifestation, elle les rejoint avec ce cri du cœur : « qu'ils aillent se faire foutre avec leur loi du marché, on va se battre... On est des vrais paysans, des travailleurs de la terre... » Le père hoche la tête : « elle est bien, c'te gosse... »
Les bénévoles de l'association Bonne route, qui défendent une alternative par l'autoroute, ont engagé le dialogue avec des routiers d'Europe centrale... Ignorants de l'arrêté interdisant le transit des poids lourds entre Larnod et Poligny, les gendarmes ont contrôlé... les militants associatifs plutôt que les chauffeurs en infraction.
La Confédération paysanne du Jura a repris, après une pause due au covid, sa traditionnelle fête de l'agriculture paysanne. A La Pesse, il a notamment été question d'autonomie des fermes, mais aussi des conditions permettant de faire face aux changements climatiques.
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