Vous avez besoin de légumes, ils ont besoin de travail, ensemble cultivons la solidarité ! Ce slogan, incontournable tant il résume bien ce qui a présidé à la création des jardins de Cocagne, est le fruit d’une idée de génie portée par un homme, Jean-Guy Henckel, et par une association Loi 1901, l’association Julienne Javel, à Chalezeule, un village proche de Besançon. Au moment de la création du premier jardin de Cocagne, l’association est dirigée par un homme animé lui aussi de principes humanistes, Yves Garret.
Encore une belle histoire à raconter. Comme toutes les belles histoires, elle a connu des hauts et des bas. Il ne s’agit pas d’un conte de fées. Il s’agit de l’histoire d’hommes et de femmes qui résistent. Donc qui parfois s’engueulent. Fort. On n’entre pas en résistance quand on a un caractère mou. Une résistance multiforme. Une résistance inscrite dans une continuité de lutte contre la pauvreté, contre l’exclusion sociale.
Il s’agit de l’organisation d’actions citoyennes, engagées dans le fait de dessiner une humanité dont on peut être fiers. Pas toujours facile ! Comment faire ? Sur quels principes ? Au cours de cette histoire, il sera question d’argent. Il est, on le sait, le nerf de la guerre, même si d’autres nerfs doivent être sollicités. Les acteurs du travail social ont souvent des frilosités, voire du mépris, par rapport à l’argent, par rapport au monde du Capital qui génère trop souvent une « économie cannibale et financière » constate Jean-Guy Henckel, lui qui a appris à être décomplexé par rapport à l’argent. Il rappelle qu’on peut envisager qu’il a « pacifié la terre, en étant un système d’échange codifié et clair entre les hommes. » Non sans humour, il ajoute , «dans cette histoire précise, on peut dire de l’argent qu’il n’a pas été le nerf de la guerre, mais plutôt le nerf de la paix. » En effet, qu'en serait-il de notre société s'il n'y avait pas les entreprises d'insertion, les Restos du cœur... ? Certains rétorquent que le travail social participe au contrôle social. Peut-être. C'est un autre débat.
En face, le monde de l’argent a lui aussi des frilosités, voire du mépris, par rapport à celui du travail social. Pourtant, « ils sont condamnés à s’entendre, à trouver des passerelles si l’on veut que les équilibres sociaux cessent de se fissurer, qu’ils se consolident, au contraire. » Gérer des tensions, favoriser le lien social, protéger les hommes et la Terre qui les porte, qui les nourrit… c’est à cette tâche parfois titanesque, que Jean-Guy Henckel s’est attaqué. Il ne se veut pas à l’image du colibri qui, rappelle-t-il, « s’épuise et meurt, à vouloir éteindre l’incendie tout seul, avec son goutte-à-goutte. Mieux vaut, après avoir donné l’exemple, s’efforcer d’allier à sa cause, toutes les grandes et les petites bêtes de la forêt.»
Il importe de continuer à être du côté des pauvres
Jean-Guy Henckel déplore que « les États ne jouent plus le rôle de régulateurs. » Il y a des équilibres à trouver entre le libéralisme à tout va, et l’État protecteur. Dans tous les cas, « il importe de continuer à être du côté des pauvres. » Cette profession de foi étant faite sans angélisme aucun.
Cette histoire commence avec un petit jardin. Le seul mot jardin, fait rêver… chacun se l’imagine. Des légumes, des fleurs, des oiseaux, des insectes, l’odeur de la terre, des jardiniers… Un petit jardin, dans un petit village… qui a donné naissance à plus de cent jardins en France, et ailleurs.
Il était une fois...
Il était une fois… Nous sommes dans les années 50. Julienne Javel est visiteuse de prison. C’est à son initiative que nait le centre d’hébergement éponyme, destiné, à l’origine, à l’accueil d’hommes qui sortaient de prison, et à leur réinsertion sociale. Jean-Guy Henckel se souvient d’y avoir rencontré des hommes qui avaient été emprisonnés dans les bagnes. Les premiers outils de remise au travail vont naître là. « La première expérience de travail à Javel dans les années 50 et 60 consistait, en sous-traitance pour les CAT de la ville, à tailler et sculpter des pointes de diamant en bois, qui servaient ensuite à décorer des meubles rustiques. La menuiserie Javel industrielle née en 1973 est une des toutes premières activités d’insertion en France, suivi de près par le Gare qui vient de fêter ses 40 ans. » Viendra une entreprise d’insertion de construction de maisons à ossature bois, Syneco, dans les années 80. Et le premier jardin de Cocagne, dans les années 90.
Au gré des changements sociaux, des évolutions de la pensée autour de la question de l’exclusion, des évolutions de la législation, les modes et les moyens de prise en charge des personnes en difficulté changent. Certaines pratiques littéralement inventées par des travailleurs sociaux font évoluer la législation, la législation conforte les nouvelles pratiques… C’est dans cette association que Jean-Guy Henckel, un peu plus de 20 années plus tard, va trouver le terrain suffisamment fertile pour lancer son opération jardin de Cocagne. D’abord stagiaire « à Julienne Javel » dans le cadre de sa formation, puis éducateur, puis directeur-adjoint, il suit une formation d’ingénieur social. C’est donc au bout d’un fort capital d’expériences et de réflexions qu’il va semer son idée, la faire grandir et prospérer.
Une poche de résistance
Nous sommes aujourd’hui en 2020. Les ressources allouées aux structures dédiées à la réinsertion sociale s’amenuisent. Une poche de résistance continue d’exister, celle du réseau des jardins de Cocagne. L’occasion de faire le point sur les 30 années de son existence. Jean-Guy Henckel, s’il reste engagé dans différentes instances, a « passé le relais », en 2018. À d’autres femmes et à d’autres hommes de faire vivre, de faire évoluer, le réseau des jardins de Cocagne.
À son actif, 136 jardins et entreprises solidaires sous la forme de restaurants, de laboratoires de transformations. 5000 personnes en insertion et 800 personnes d’encadrement. 25 000 adhérents consommateurs et 12 millions de chiffre d’affaires annuel. Pas mal… pour un bricoleur ! Lui, fort de cette expérience, il a des enseignements à nous faire partager.
Un formidable optimisme… lucide
Jean-Guy Henckel est animé par un formidable optimisme, trouvant, ici et là, des « bricoleurs », comme il dit qu’il l’a été. « Des bricoleurs attachés à trouver des solutions aux grandes crises que traverse le monde. » Il a voyagé. Il a rencontré des femmes et des hommes qui ne baissent pas les bras. Qui inventent. Il a même rencontré des gens de cœur et de convictions dans les grandes entreprises ! Il a su créer des alliances inédites. « Si l’on veut répondre aux défis climatiques, aux crises sociales… si l’on veut traverser victorieusement ce moment inédit que traverse l’humanité », outre le courage de casser les représentations que les uns se font des autres, outre le courage de créer des « alliances elles-mêmes inédites entre le monde de la finance, celui du social, celui de l’écologie, il est indispensable d’apporter au monde une forme de « magie ».
Le vieux mot d’ordre soixante-huitard retrouve sa force. Soyez réaliste, demandez l’impossible ! Cette première expérience de maraichage bio, a essaimé dans toute la France, mais hors des frontières également. Plus de 100 jardins en France. L’expérience s’est également exportée au Japon et en Roumanie. En ce qui concerne le Japon, Jean-Guy Henckel explique : « Dans les années 60, au Japon, des mères de famille urbaines, inquiètes des taux de pesticides (notamment dans le lait), se sont regroupées pour passer commande à des fermiers bio. Ces groupes autogérés d’achat s’appellent des Teikei, (ce qui veut dire « partenariat »). L’idée a ensuite fait le tour du monde. Dans les années 80, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, aux États-Unis. Dans les années 90, en France (jardins de Cocagne, puis en 2003 les AMAP). L’idée s’est répandue et concrétisée au Royaume uni, au Danemark, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, au Portugal, avant de gagner la Corée du Sud, la Malaisie, l’Inde, la Chine, et ensuite l’Afrique (Maroc, Mali, Bénin, Togo, Ouganda, Sénégal (où il y a un Jardin de Cocagne qui produit des mangues).
« Quand je dis que j’ai ramené l’idée au Japon, il faudrait plutôt dire que je leur ai emmené l’idée qu’un Teikei pouvait servir de support à une démarche sociale. C’est ainsi que s’est mis en place un Réseau national, le Social Firm Japan, qui rassemble une centaine de structures le plus souvent agricoles et qui offre du travail à des personnes handicapées ou à des chômeurs », raconte Jean-Guy Henckel.
Au départ, quelques constats. Ensuite une idée qui paraît utopique…
Nous sommes dans les années 90, on ne parle pas encore de développement durable. Des personnes ont besoin de travail, des consommateurs en ont assez de mal manger, des terrains sont laissés en friche, les agriculteurs se paupérisent, des citoyen-nes ont envie de pratiquer une solidarité active, respectueuse de l’autre… tout le contraire de la charité. Un homme, Jean-Guy Henckel, mouline tous ces éléments dans sa tête, jusqu’à ce qu’il en sorte une idée. Trouver des terrains aptes à favoriser une agriculture bio. Sur ces terrains, faire travailler des hommes et des femmes en difficulté sociale, en situation d’exclusion… grâce à des contrats aidés. Ne pas s’arrêter à la remise au travail, mais baliser une progression vers la réinsertion sociale au moyen d’un contrat de prise en charge individualisée. Il peut s’agir d’accompagner la personne vers des soins qui l’aideront à réguler, voire supprimer plusieurs maux, raison ou conséquence de leur dégringolade sociale. Il peut s’agir de diriger la personne vers une formation qualifiante. Il peut s’agir d’aider à trouver les moyens de se débarrasser de ses dettes, de retrouver un logement…
Il s’agit, non pas de faire du prêt-à-porter, mais du sur-mesure
Jean-Guy Henckel remet également en question certaines pratiques en cours dans le travail social, pratiques appuyées sur l’idée de la nécessité du cloisonnement dans le traitement des maux qui affectent la vie de certaines personnes. D’un côté, les personnes souffrant d’un handicap physique, de l’autre, celles qui souffrent de maladie mentale. Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Idem pour les jeunes et les moins jeunes…
Jean-Guy Henckel veut que ce premier jardin ne soit pas à cette image. Il y aura des hommes, il y aura des femmes. Il y aura des jeunes et des moins jeunes. Il y aura des personnes atteintes de handicaps physiques, des personnes souffrant de troubles psychiques. Il y aura aussi des citoyennes et de citoyens à qui les tsunamis de la vie ont fait perdre leur travail. Il y aura des personnes venues d’autres pays. Il y aura des personnes prises en charge dans des institutions, il y aura des personnes qui vivent en ville, ou à proximité… Dans ce premier jardin, il sera véritablement question de mixité sociale. Il sera question d’ouvrir les cases dans lesquelles on enferme parfois les gens.
Il est question de faire alliance avec des consommateurs, d’accord pour payer une adhésion mensuelle, ou trimestrielle, et, en contrepartie recevoir un panier de légumes bio… sans savoir vraiment ce qu’il y aura dans le panier. Ces paniers, ils iront les chercher dans des points de dépôt, grâce, là aussi, à la mobilisation de citoyens, d’associations… Le début d’un cercle d’échange vertueux.
Le premier jardin de Cocagne
En 1991 avec le soutien de l’association Julienne javel, de son personnel administratif, avec le soutien actif du personnel du Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, Jean-Guy Henckel crée le premier jardin de Cocagne, à Chalezeule, un village près de Besançon. Sans oublier l’adhésion immédiate des salariés du premier jardin, et celle des premiers adhérents, des « consom'acteurs » plus soucieux de solidarité que de charité. Ils font partie intégrante de l’histoire.
La proposition qui avait laissé sceptiques bon nombre d’acteurs du terrain, les décideurs, les autorités de tutelle... voit quand même le jour. Jean-Guy est un homme de conviction, donc un homme convainquant. Il y tient à son utopie ! Et tout compte fait, chez les décideurs, chez les autorités de tutelle… on trouve aussi des gens de cœur et surtout de principes. Avoir des principes, ceux de la République par exemple, c’est les mettre en action, concrètement. Liberté, égalité, fraternité. Aux jardins de Cocagne, on y ajoute la solidarité qui cohabite bien avec l’égalité et la fraternité.
Un bricoleur
L’école d’éducateurs de Besançon a ouvert ses portes dans les années 70. Qu’est-ce qu’on apprend aux futur-es éducateur-trices ? En gros, à être des animateurs de groupes d’enfants et ou d’adolescents. La formation comprend quelques notions de psychologie, de sociologie, de psychiatrie… On fait des stages de poterie ou de ski… Dans les institutions, il y a ceux qui savent – le psychiatre et le ou la psychologue – les éducateurs-trices étant priés d’exécuter ce qu’on leur demande d’exécuter. Même si ceux qu’on appelle encore les clochards occupent certains coins du pavé, la question de l’exclusion sociale ne se pose pas encore. Nous sommes toujours dans cette période dite des 30 glorieuses. Les travailleurs sociaux ne sont donc pas formés à travailler avec des adultes, sauf avec les adultes dit handicapés que l’on prend en charge dans des institutions spécialisées.
Le travail social est alors un monde à part, aux marges de la société, et les travailleurs sociaux sont également considérés comme étant aussi à la marge.
(Une petite parenthèse. Concernant le monde des clochards à Besançon, on peut lire ou relire l’excellent polar de Roland Pidoux, Les clochards d’Asmodée, chroniqué dans Factuel.info, polar dans lequel on retrouve Le Négus, un personnage bien connu des Bisontins, à l’époque. Cette parenthèse fermée, nous retournons dans les années 70.)
Un monde à part, MAIS, les années 70 suivent les événements de 1968, période dans laquelle se sont ouvert des débats souvent enflammés, parfois décousus, sur nombre de questions touchant à l’organisation sociale. Il n’était pas uniquement question d’interdire d’interdire, il était aussi question de trouver la plage sous les pavés. Cette période a été une vraie fabrique d’idées.
Soyez réaliste, demandez l’impossible !
Le monde des travailleurs sociaux n’a pas échappé à cette ébullition. Bon nombre d’entre eux, dont Jean-Guy Henckel, ont fait leur ce slogan de 1968 : Soyez réaliste, demandez l’impossible !
Il a fallu de nombreuses années pour que, de gentils animateurs, ils deviennent des « entrepreneurs sociaux ». Avec « la fin des 30 glorieuses qui ouvre la porte aux 30 (et plus) miséreuses », la question de l’exclusion sociale vient se glisser au cœur même de la société. Elle touche presque tout le monde. Elle n’est plus considérée comme le résultat d’erreurs de la nature, de carences éducatives, familiales… On ne parle plus de clochards, mais de SDF, de Sans Domicile Fixe. Leur nombre s’accroit. L’exclusion sociale n’est plus à la marge du noyau dur d’une société bien codifiée. L’exclusion sociale fissure de façon durable, ce noyau dur et plus ou moins stable. La question de son traitement devient un enjeu politique, (Chirac en 1995. Il faut réduire la fracture sociale...), économique, philosophique, d’avenir…
Jean-Guy Henckel a été au cœur de ces bouleversements sociaux. Il fallait penser et agir différemment. Il s’y est attaqué. En homme réaliste, il a demandé et réussi ce qui paraissait impossible. Une alliance entre l’agriculture biologique, des femmes et des hommes en situation d’exclusion sociale, des citoyens soucieux de solidarité, et même des grands groupes qui ont accompagné et soutenu la création du réseau des jardin de Cocagne et sa pérennité.
La parole de Jean-Guy Henckel, fruit d’une expérience dont l’idée de départ frisait l’utopie, est précieuse pour comprendre où nous en sommes aujourd’hui.
« Faire cohabiter trois sœurs ennemies »
Non sans humour, Jean-Guy Henckel raconte le scepticisme ambiant lorsqu’il a présenté son projet, dans les années 90. De quoi se mêle cet éducateur, qui n’y connait rien en agriculture, pas plus qu’en agriculture bio ? Il a fait une formation en ingénierie sociale ? Et alors ?
De quoi se mêle cet ancien éducateur, qui n’y connait rien à la finance, un monde qui n’a rien à voir avec le social ?
Justement ! Dans son idée, il s’agit de « réconcilier ces trois forces (sociale, technique bio, financière) ou au moins de les faire cohabiter, de leur faire unir leurs forces. » Trois sœurs ennemies condamnées à travailler ensemble si elles ne veulent pas, à terme, imploser… ou exploser.
Jean-Guy Henckel envisage les Jardins de Cocagne comme « un terrain d’expérimentation et de réalisation d’un projet social, territorial et économique. »
Le premier jardin ayant fait office le laboratoire, d’éprouvette, il n’était pas question de multiplier l’expérience. Seulement voilà ! Semez de bonnes graines, elles essaiment, portées par le bouche-à-oreille… Il le dit lui-même : « Je n’avais pas imaginé créer d’autres jardins ! C’est le bouche-à-oreille qui a fonctionné ! »
Le développement de l’idée jardin de Cocagne pose le problème de son financement. Il ne peut pas compter uniquement sur les pouvoirs publics. Il faut des terres, du matériel agricole, des serres, des bâtiments… Jean-Guy, au bout de trente années d’expérience fait le constat que l’on peut mobiliser le monde de l’entreprise.
Cette idée de bricoleur est une façon de répondre aux défis du temps que nous vivons. «Soit tu te retranches, et ça donne le nationalisme. Soit tu résistes, et tu composes, bon an mal an, avec ce que j’appelle, en contrepoints des trois sœurs, les trois frères. L’objectif étant de réduire les inégalités, de sauver la Terre, donc de sauver les hommes.»
Les trois frères ?
L’esprit républicain avec des pouvoirs publics qui cultivent le sens de l’intérêt général. Les citoyens dont on doit faire fleurir de nouvelles formes de représentation, plus représentatives, justement. Plus combatives surtout. Les entreprises. Hors la question du mécénat qui peut conduire à se donner bonne conscience à bon compte, Jean-Guy Henckel fait le constat qu’« aujourd’hui, la moitié des entreprises réfléchissent à leur responsabilité sociale, sociétale et écologique. Elles y sont poussées de l’intérieur et de l’extérieur. » D’après lui, les jardins de Cocagne fédérés en réseau ont réussi le pari, en équilibre instable peut-être encore, de faire travailler ensemble les trois sœurs ennemies et les trois frères ennemis qui ont des liens de parenté évidents. Une façon d’apaiser les querelles de famille en travaillant au bien commun.
« L’avenir, dit-il, ne sera pas que technologique, il sera solidaire, bienveillant, créateur de lien. »
Où il ne sera pas ?